Pourquoi faut-il financer les reportages à l'étranger ?

La rédaction - - Déontologie - (In)visibilités - Coups de com' - 11 commentaires

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Cette émission est diffusée en direct un mardi sur deux à partir de 17 h 30 sur notre chaîne Twitch.

- 2:14 Interview : au Québec, un fonds finance des reportages à l'étranger

Depuis 2018, le Fonds québécois en journalisme international (FQJI) est né du constat qu'il devenait "de plus en plus difficile de justifier des investissements substantiels dans le reportage international" dans les médias de la province francophone du Canada. Depuis, ce fonds finance des projets de reportage sélectionnés par un jury indépendant. Quant aux donateurs, ils n'ont "de droit de regard ni sur le choix des projets financés [...] ni sur les reportages avant publication", contrairement à d'autres subventionnements journalistiques issus de fondations – on pense ainsi à la Fondation Gates qui définit en amont des thématiques de reportage avec le Monde Afrique, ou avec le Guardian obligé de traiter les questions de développement. En 2023, le fonds québécois a par exemple aidé des journalistes à partir en reportage en Suède, en Corée du Sud ou au Yémen. On en discute avec sa cofondatrice, la journaliste Laura-Julie Perreault

- 26:20 Le "Dauphiné Libéré" en grève pour rester proche du terrain

Depuis quelques jours, les journalistes des rédactions de Grenoble et de Voiron du quotidien régional le Dauphiné Libéré sont "très remontés" contre la fermeture envisagée de leurs bureaux, qui accueillent une cinquantaine de salarié·es. Cette fermeture se ferait au profit d'un rapatriement à Veurey, à équidistance des deux communes, au sein du siège du journal qui serait alors réhabilité. "À ce stade, juste une idée" avec "une étude de faisabilité et d'impact", donc "très loin d'une décision voire même d'un projet", précise à Arrêt sur images son directeur général Christophe Victor. Confronté aux premières pertes de l'histoire contemporaine du journal, filiale du groupe Ebra (propriété du Crédit mutuel), il évalue les économies liés au départ du journal de son bureau grenoblois à 300 000, voire 400 000 euros. Le directeur général estime "disproportionné" le mouvement de contestation, qui a abouti ce mardi 26 septembre à la grève d'une trentaine de journalistes, et se demande si cette "surenchère" n'est pas liée aux prochaines élections professionnelles à venir au sein du quotidien. "Le Dauphiné Libéré deviendrait le seul journal de PQR à ne pas disposer de locaux dans la plus grosse ville de sa zone de diffusion", déplore un communiqué du SNJ, le syndicat majoritaire du titre – alors que FO et la CFDT appellent aussi à la mobilisation. "Ces dernières années, le titre de presse a déjà fermé plusieurs de ses agences en Savoie et en Haute-Savoie (Sallanches, Chamonix, Aix-les-Bains…)", rappelle un récent article de France 3 Auvergne-Rhône Alpes. 

Et ce n'est pas l'éventualité d'un espace de coworking à Grenoble qui apaise les journalistes, selon leur représentante SNJ Sarah Huppert. "Ça pose des problèmes de confidentialité, notamment avec les sources des faits-diversiers, signale-t-elle à ASI. On va perdre beaucoup de temps dans les allers-retours dans la 4e agglo la plus embouteillée de France. On fait de pleines pages dessus : on le couvre, on le vit, et on risque de louper des choses. Et puis entre le télétravail, le coworking, ceux partis en reportage qui ne reviendront pas à Veurey taper leurs papiers, il n'y aura plus d'unité de la rédaction, ce qui est notre plus grosse crainte." Le tout alors même que le groupe Ebra vient de lancer une campagne de communication axée sur la proximité avec les habitant·es, ironise-t-elle. Christophe Victor, lui, fait remarquer que le Dauphiné a déjà déménagé en 2018 hors du centre-ville de Grenoble (ses locaux sont désormais à une dizaine de minutes à pied), une décision qu'il qualifie d'"erreur", prise avant qu'il n'arrive au journal. Mais il reconnaît que la question se pose en effet pour l'agence de Voiron, située en plein centre-ville de la commune de 20 000 habitants. "Honnêtement, pour moi, la capacité à couvrir l'information, la proximité ne tiennent plus au lieu géographique et aux bureaux en tant que tel, surtout en 2023 où la mobilité permises par les outils numériques et le télétravail existent bien", analyse-t-il cependant, en particulier à propos de Grenoble.

- 1:04:00 Interview : l'absence de diversité s'organise dès les écoles de journalisme

C'est un long cri du cœur, autant qu'une analyse gonzo des concours d'écoles de journalisme, qu'a mis en ligne Laurie Ngarassi la semaine dernière. Elle constatait qu'une fois de plus, les photos de promo des écoles de journalismes manquaient singulièrement de diversité. Après avoir présenté une première fois sans succès les concours d'entrée en école de journalisme, elle s'est remise au travail, en étant cette fois-ci accompagnée par l'association La chance pour la diversité dans les médias (le journaliste d'ASI Maurice Midena en est membre, ndlr). Elle a rejoint la nouvelle antenne bordelaise qui a désespérément essayé de la faire entrer dans les canons de ce qu'est une étudiante en journalisme pour les écoles de journalisme : lisse au point de devoir nier son expérience de personne racisée et socialement moins favorisée que la plupart des candidat·es, afin de ne pas effrayer les jurys. 

Son témoignage a fait grand bruit, et a créé une avalanche de confirmations venues d'autres journalistes racisé·es, notamment via la toute nouvelle Association des journalistes antiracistes et racisé·es (on vous en parlait en décembre 2022). On reçoit Laurie Ngarassi pour nous raconter son parcours et ses observations.

- 1:45:45 La France, pays socialiste… selon des médias (de droite) citant l'Insee

Pour Nicolas Bouzou (des "Uber Files") sur Europe 1, "la France est un pays socialiste", ni plus ni moins. Au départ de sa chronique radiophonique, une étude de l'Insee (qui fait suite à une précédente étude de 2021) qui a évalué la valeur monétaire de l'ensemble des mécanismes de redistribution français : "Les impôts, taxes et cotisations sociales financent les retraites, les prestations sociales et les services publics, individualisables – comme l'éducation et la santé – ou collectifs, comme la défense ou la recherche." Avec cette conclusion : "Avant transferts, les ménages aisés ont un revenu 18 fois plus élevé que celui des ménages pauvres, contre 1 à 3 après transferts."

De quoi faire demander à Atlantico si l'État français n'est pas "trop généreux". Faire titrer aux Échos que "la redistribution réduit massivement les inégalités de revenus en France", au Figaro (et à BFMTV ou Sud Ouest) que "six français sur dix bénéficient de la redistribution", à l'Express que "l'Insee coupe court au récit de Thomas Piketty", au Dauphiné Libéré"les inégalités entre Français réduites par la redistribution", à la Croix que "les transferts sociaux réduisent spectaculairement les inégalités". Par contre, rien ni dans le Monde, ni chez Libération

Et puis, il y a Mediapart, avec un récit médiatique à la fois plus précis sur le facteur majeur de redistribution, et divergent dans son titre : "Sans les services publics, les inégalités exploseraient". Son auteur Mathias Thépot explique à ASI : "Ce qui est très important dans cette étude est la valorisation monétaire des services publics individualisables, [...] on a anglé comme ça parce que c'était l'originalité de leur étude." Avec comme question sous-jacente : "Quelle évolution causerait sur cet écart de 1 à 3 une politique de maîtrise de la dépense publique sans regarder les besoins, ou de diminution des prestations monétaires comme les APL ou le RSA ?" Aucune réponse dans cette "photographie" de l'Insee… mais une étude sur cette évolution serait "dans les tuyaux" de l'institution statistique.

- 2:08:50 Shrinkflation : anatomie d'une médiatisation

La "shrinkflation", c'est cette technique commerciale consistant à subtilement réduire le volume de denrées proposées dans les emballages de nos supermarchés – avec des conséquences parfois dangereuses, par exemple lorsque le vinaigre devient moins acide et pose un risque sanitaire pour celles et ceux qui font leurs bocaux. Déjà largement traitée dans les médias anglophones (ou en Suisse), la notion était inconnue ou presque des médias français. Et puis, l'association Foodwatch a engagé un combat de longue haleine… et rencontré l'intérêt des médias, par exemple de TF1 et de Complément d'enquête mais aussi du Parisien ou de BFMTV : en 2020 comme en 2022, à chaque campagne de Foodwatch, ils pouvaient réutiliser facilement ses recensions de produits ayant discrètement rapetissé dans les rayonnages. 

Rebelote en 2023, lorsque la campagne menée par Foodwatch avec un soutien médiatique d'ampleur rencontre un écho politique, via Bruno Le Maire (ou la députée LFI Mathilde Panot) sur France 2, qui est d'ailleurs la seule chaîne à avoir choisi de masquer les marques concernées. Pour la plus grande satisfaction de Foodwatch. En ce mois de septembre 2023, un média se distingue : BFMTV, qui a produit une enquête approfondie à ce propos, en particulier en dévoilant le 5 septembre une liste issue de la grande distribution, de 122 références"dont les quantités ont baissé alors que les prix ont augmenté"

Le lendemain, 6 septembre, dans C dans l'air, le président de Carrefour Alexandre Bompard annonce qu'il signalerait ces produits en magasin. S'offrant ainsi via les médias une "opération de communication"pour la rédaction de 60 millions de consommateurs, Carrefour… ayant été l'un des premiers à diminuer les quantités de ses produits de marque distributeur dès le mois de mai. Bref, une "hypocrisie à tous les étages" pour le journaliste spécialiste de la grande distribution Olivier Dauvers.

- 2:44:30 De la difficulté du journalisme critique envers le Maroc

Suite au tremblement de terre le 8 septembre au Maroc, ASI a hésité à vous proposer une émission… et puis on ne l'a pas fait. Séance de rattrapage ici, donc, pour compléter l'unique article proposé, à propos de la présentation plus que partielle de Samira Sitaïl par BFMTV et France Télévisions. Article dans lequel témoigne le journaliste marocain (critique) Ali Lmrabet, dont on peut voir ici une interview accordée au Média.

On commence par un compte Twitter, l'un des innombrables jouant le rôle de petit télégraphiste du Royaume chérifien. Plus précisément, en sortant du paywall de l'Opinion les éléments les plus flatteurs d'un article racontant le "jour le plus long de Mohammed VI", c'est-à-dire la manière dont le roi, qui passe une bonne partie de l'année en France et s'y trouvait au jour du séisme, aurait agi de manière rapide et décisive pour les Marocains touchés par la catastrophe. Une forme de réponse aux critiques concernant son absence d'expression publique et de présence sur place les jours ayant suivi le tremblement de terre. 

On poursuit avec les critiques lancées côté marocain contre la Une de Libération. Le quotidien a publié le 11 septembre la photo d'une marocaine effondrée, avec la citation suivante : "Aidez-nous, nous mourons en silence". Sauf qu'une vidéo diffusée ensuite montre que celle-ci criait alors "Vive le roi". Malaise palpable chez Libération : "On a considéré que cette femme incarnait tous ces Marocaines et Marocaines à la rue à cause du séisme et qui demandaient de l'aide", a commenté auprès de la rubrique CheckNews du journal la directrice adjointe Alexandra Schwartzbrod pour justifier cette citation extraite d'un groupe WhatsApp marocain, sans rapport avec la photo issue de l'AFP. "Il aurait été bon que l'AFP précise ce qu'elle était en train de crier", poursuit Schwartzbrod. Elle considère que la couverture reste justifiée, la légende ne l'indiquant en effet pas, et l'agence de presse n'ayant "pas précisé les modalités de rédaction et le niveau de détail demandé dans ses légendes".

Le Conseil national de la presse marocain (CNP) et le Syndicat national de la presse marocaine ont vivement dénoncé cette couverture destinée à "servir un agenda spécifique et régler des comptes politiques étroits". Ils ont accompagné leurs communiqués, largementrelayés dans la presse marocaine, d'une saisine du Conseil de déontologie et de médiation journalistique (CDJM) français, concernant tant la couverture de Libération que celle de Charlie Hebdo – qui a répondu en qualifiant le Syndicat nationale de la presse marocaine de "bon chien de garde du pouvoir royal". Dans un communiqué, le CDJM a sèchement déclaré"irrecevables" les saisines du CNP. "Elles ne citent aucun manquement aux règles déontologiques figurant dans les chartes éthiques auxquelles se réfère le CDJM, mais dénoncent les choix rédactionnels des médias concernés, indique l'association françaiseCes choix relèvent de la liberté éditoriale des rédactions et doivent rester de leur seule responsabilité, à l'exclusion de toute ingérence extérieure. Le CDJM, attentif au respect de la déontologie et à la liberté de la presse, s'interdit de porter des jugements sur ces choix." Rejet dont les médias marocains n'ont pas fait part.

Enfin, on s'attarde sur l'interpellation au Maroc, puis l'expulsion des journalistes Quentin Müller et Thérèse Di Campo, envoyés par Marianne enquêter sur Mohammed VI. "Rabat prétend avoir agi ainsi car ils ne disposaient pas d'accréditation. Un argument fallacieux car au Maroc, les journalistes étrangers en sont réduits à se passer d'une telle autorisation", du moins "dès lors qu'il s'agit de faire autre chose qu'un publireportage mettant en avant la beauté des paysages et l'excellence de la nourriture du pays", a répondu Marianne dans un édito furibard (et sur Twitter), rappelant que des journalistes avec autorisations croupissent en prison au Maroc. Qui trône à la 144e place du classement mondial de la liberté de la presse établi par RSF. Quentin Müller, lui, a dénoncé un billet de blog"grave, faux et calomnieux" publié dans le Club de Mediapart, qui l'a rapidement supprimé. De quoi rappeler que l'État marocain, de longue date, mène une guerre agressive dans le champ médiatique, à l'international (en témoigne l'affaire Pegasus) comme à domicile avec ses "médias de diffamation" proches du Makhzen. Jusqu'à, par exemple, la récente publication d'un article par le360 pour dénoncer (sans preuve) l'homosexualité d'Emmanuel Macron.

- 3:10:38 Macron visite un village-Potemkine, BFMTV n'en dit rien

Tout part d'un témoignage personnel publié sur la plateforme Reddit, dénonçant une commune "bouclée et quasiment privatisée" lors de la visite d'Emmanuel Macron venu promouvoir son plan de préservation du patrimoine religieux à Semur-en-Auxois (Côte-d'Or). Information tout à fait exacte, à lire France 3 et France Bleu. Ou l'édito sévère du quotidien régional le Bien Public, titré "une visite pour le patrimoine, mais sans le peuple" et racontant comment "les services de sécurité élyséens ont tout fait pour éloigner le président de «son» peuple". Peu avant la venue du président, le sénateur LR de la Côte-d'Or Alain Houpert avait annoncé qu'il ne s'y rendrait pas : "Pour son défilé, la ville est interdite à la circulation, y compris de ses habitants. Face à cette image de la démocratie, je ne serai pas à ce rendez-vous qui n'a plus rien de républicain." Et la CGT archéologie Bourgogne, représentant le personnel de l'Institut national de recherches archéologiques préventives, s'était insurgée elle aussi d'un "village Potemkine", jusqu'à boucler le chantier et cacher artificiellement des fouilles archéologiques en cours dans la commune. 

Le Monde, malgré un article de son envoyé spécial axé sur les appels du pied du président de la République aux catholiques français, évoque une partie de ces faits dès les 2e et 3e paragraphes. Par contre, chez BFMTV dont une équipe était présente sur place, nulle mention n'en a été faite lors du direct ce jour-là. Et aucune question portant sur ces faits n'a été portée par les journalistes présent·es lors de la conférence de presse d'Emmanuel Macron, du moins à en juger par sa retransmission en direct sur BFMTV. Laissant libre cours au relais du dispositif de communication politique mis en place par l'Élysée, qui a utilisé Semur-en-Auxois tel un beau décor vidé de ses habitant·es si ce n'est une trentaine autorisé·es à approcher le président lors d'un "bain de foule" (dixit plusieurs médias) bien maigrichon.

- 3:28:56 Les médias fans de la série Netflix sur Tapie… sauf quelques grincheux

La "série-événement" sur Bernard Tapie diffusée par Netflix a fait l'objet d'innombrables critiques élogieuses dans les médias. Le Monde, dans ses deux articles, et l'interview du réalisateur par BFMTV, ne se prononcent pas. Par contre, les Échos loue les "faits d'armes, rappelés avec prestance par cette série, qui ont construit sa légende et qui dessinent le portrait non seulement d'un ambitieux en quête forcenée de reconnaissance mais aussi celui d'une époque". Le Point estime que "Tristan Séguéla ne s'est pas pris les pieds dans son Tapie". Le Républicain Lorrain accorde un "Tapie rouge !", le Parisien perçoit"une série ultra-efficace, au rythme enlevé, drôle et sombre à la fois, aux dialogues savoureux, portée par un casting de luxe", Actu.fr décrit une série qui "n'épargne pas le magnat et ne cache pas sa part d'ombre et ses magouilles". Ce n'est pas tout : "À aucun moment du récit, les scénaristes ne s'affirment pour ou contre Bernard Tapie, d'où l'honnêteté du message et de cette transcription de sa vie tumultueuse, agrémentée de fiction pour gagner en fluidité", assure Sud OuestCe qui n'est pas vraiment l'avis de quelques autres médias, nettement minoritaires. 

Si Télérama accorde deux "T" à la série, son spécialiste ès séries Pierre Langlais estime au contraire que Tristan Séguéla "fait de son Tapie une victime et un bourreau, un capitaliste cynique et un type généreux", et conclut : "La bienveillance vis-à-vis de «Nanard» prend toujours le dessus, comme si Tristan Séguéla ne pouvait se départir d'une forme de fascination." Même constat pour le média culturel Écran Large : "On ne peut s'empêcher de constater le manque d'honnêteté du projet, qui se refuse systématiquement à nous entrainer vers les territoires les plus sombres de la galaxie Tapie", déplore sa critique. "À l'image de l'entrepreneur-boulet de canon, la série de Séguéla choisit de tout justifier sur son passage, en apportant un étrange contrepoint à chacune des exactions du patron", analyse ainsi l'article. Et puis, il y a Laurent Mauduit, cofondateur de Mediapart, chasseur de Tapie devant l'Éternel avec treize ans d'enquête sur l'arbitrage frauduleux OM-VA. "Netflix a choisi de présenter le Tapie enjôleur, le Tapie certes un peu roublard, mais surtout le Tapie énergique, et presque seulement celui-là. On le déteste parfois, on le trouve gonflé, mais il est tout de même sympathique, très humain, pour tout dire très attachant", écrit le journaliste.

- 3:42:50 FAQ - courrier des lecteurs

On rappelle la campagne d'abonnements en cours, vitale pour la survie d'ASI. Et on invite tout le monde à la seconde FAQ vidéo en direct de l'équipe, ce jeudi 28 septembre !


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