Réponse à Fourest d'un idéologue féroce

Daniel Schneidermann - - Intox & infaux - Médias traditionnels - Obsessions - 222 commentaires

Regardez ce type. Il ne vous fait pas peur ? Il devrait, avec son "regard peu expressif", sa "moue dédaigneuse feignant la distance" et son "soulèvement de sourcils" derrière lequel se cache "un idéologue féroce". Bref, c'est Ben Laden et Vychinki réincarnés en un seul homme. Tout juste s'il est un "être humain", puisqu'il ose se distancier du "soutien inconditionnel"  au gouvernement israélien. Le regard, la moue, les sourcils : ainsi commence le portrait que me consacre Franc-tireur (lien payant) l'hebdo de Caroline Fourest (groupe CMI / Kretinsky). Elle ne l'a pas écrit en personne. Les sourcilleuses descriptions qui précèdent sont signées d'une écrivaine, Tristane Banon. Il faut au moins être écrivain professionnel pour écrire (je vous le remets, je ne m'en lasse pas) "derrière son soulèvement de sourcils se cache un idéologue féroce".

Cette salade de citations tronquées et de faits martyrisés n'appelle pas de réponse particulière, sinon que la maison Fourest tient bien ses fiches à jour. Mieux que nous, j'avoue, qui avions créé dès 2009 un dossier recensant ses erreurs et ses manipulations au service de son obsession islamophobe. Après quelques années, on a dû renoncer à tenir le dossier à jour. Cela aurait représenté un emploi à plein temps, et il y a d'autres sujets. Tout de même, Arrêt sur images a récemment pointé les mensonges fourestiens dans un texte sur Médine -je cite la chronique d'Elodie Safaris-, "concentré d'affirmations fallacieuses. Elle y sous-entend que Médine se fait appeler ainsi, alors que c'est son "vrai" prénom. Que son album Jihad est sorti "en pleine série d'attentats" alors qu'il est paru 10 ans plus tôt, en 2005. Elle y affirme également qu'il a multiplié les quenelles "contre des sites juifs" sans en apporter aucune preuve", etc etc. Le site a aussi relevé son soutien fidèle à Marlène Schiappa dans l'affaire du fonds Marianne. Se reporter au dossier.

 Tu prends la parole dans l'espace public, tu prends des coups : c'est la règle. Anonymes le plus souvent, les coups, sur Twitter, où depuis le 7 octobre, j'ai été traité en masse de "déchet humain" ou de "grosse merde", j'ai suscité des flots de "nausée" et des menaces de désabonnement, et j'ai si souvent "naufragé" que je n'ai plus comme ami que le Titanic. Pas de quoi sourciller, et il reste préférable d'être journaliste en France, plutôt que fêtard en Israël le 7 octobre, ou enfant à Gaza depuis.

Entre autres amabilités, Franc-tireur glose sur le nombre d'abonnés d'Arrêt sur images, pourtant sensiblement égal au sien, et pour ce qui nous concerne sans jamais passer à la télé. Tiens, à propos de télé : c'est de l'humour je suppose, ce titre, Franc-tireur, pour un journal fondé avec l'argent du milliardaire Daniel Kretinsky, de la part d'une éditocrate copine de la directrice de France Inter Adèle van Reethqui squatte depuis des années toutes les radios, et toutes les émissions CTrucMuche(Lordon) ?  

Dans ce portrait, je plaide pourtant coupable pour un crime : j'y suis traité d'obsessionnel. Je confirme, Votre Honneur. Certes pas encore autant que Fourest elle-même, mais fier de l'être, et de plus en plus. C'est même inscrit sur la vitrine du blog !

PS : Merci d'avance pour votre soutien si vous soutenez. La meilleure manière de soutenir, c'est toujours, pour ceux qui ne le sont pas encore, de s'abonner à Arrêt sur images. C'est là.






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