Uber : méthodes barbares ?

La rédaction - - Numérique & datas - 0 commentaires

"Si Uber agit comme ça en tant que start-up, imaginez ce que cela sera lorsqu'ils seront le prochain Amazon."

Déjà décriée pour ses pratiques d'optimisation fiscale, Uber suscite de nouveau la polémique aux États-Unis. Le site américain The Verge a en effet dévoilé un large système de sabotage systématique de la concurrence mis en place par la compagnie de VTC (Véhicule de Tourisme avec Chauffeur).

Jusque là, Uber se contentait de se livrer à une féroce guerre des prix avec ses concurrents Lyft et Gett, dans de nombreuses villes américaines, rappelle LeMonde.fr. Mais avec l'opération "SLOG", décrite dans des mémos internes que The Verge publie, Uber a franchi le pas de la concurrence déloyale. Suivant une procédure très précise, des prestataires payés par Uber contactaient massivement les chauffeurs Lyft dans le seul but de les débaucher durant le trajet, en vantant tous les mérites de leur entreprise. Ces travailleurs indépendants étaient payés en fonction du nombre de chauffeurs qu'ils réussissaient à débaucher et équipés de plusieurs iPhone (pour éviter d'être repérés, "à la Paul Bismuth") directement fournis par Uber. "Nous ne pouvons pas recruter des chauffeurs sans parler avec eux, et cela passe par un trajet avec eux", justifie laconiquement Uber sur son blog.

Pour convaincre le chauffeur Lyft, l'employé de Uber dispose d'une liste d'arguments dont "La clientèle d'Uber est plus polie" (Document publié par The Verge)

Pire, selon Lyft, des employés d'Uber auraient volontairement commandé puis annulé près de 6 000 véhicules Lyft... dans le seul but de faire perdre leur temps aux chauffeurs. Si Uber a démenti cette deuxième accusation, un de ses prestataires a confirmé à The Verge que la société "encourageait activement ces actions".

Face à ces méthodes plus que limite, le journaliste Sam Biddle n'hésite pas à comparer Uber à Amazon, qui utilise sa force de frappe pour "attaquer" toute entreprise qui lui poserait problème. En 2010, le site de vente en ligne avait ainsi cassé le prix des couches pour bébé pour asphyxier le site spécialisé Diapers.com qui refusait de se faire racheter, rappelle LeMonde.fr. Cette année c'est Hachette qui s'est retrouvé dans le viseur d'Amazon après avoir refusé de baisser le prix des livres électroniques.

L'occasion de voir nos émission 14h42 "Ciel, il y a des applis dans le taxi" sur la guerre taxi/VTC et "Nicolas Colin : un barbare numérique contre les empires".

Lire sur arretsurimages.net.