Hyper Cacher / otages : BFMTV verse 60 000 euros à un fonds juif
Sébastien Rochat - - Médias traditionnels - 0 commentairesC'est une boulette à 60 000 euros.
Après un accord avec BFMTV, les otages de l'Hyper Cacher qui avaient accusé la chaîne d'info en continu de les avoir mis en danger en révélant qu'ils étaient cachés dans la chambre froide, ont finalement retiré leur plainte. "Dans un souci d’apaisement, BFMTV souhaite réitérer ses plus vifs regrets pour avoir diffusé cette information qui a constitué une faute et aurait pu avoir des conséquences dramatiques pour la vie, l’intégrité et la sécurité des otages", indique un communiqué des avocats de la chaîne et des plaignants. En échange du retrait de cette plainte, BFMTV s'est engagée à verser 60 000 euros au Fonds social juif unifié, une fédération de plusieurs centaines d'associations qui viennent en aide aux Juifs de France et notamment aux victimes de terrorisme.
Le 9 janvier, à 14h58, en pleine prise d'otages, Dominique Rizet, le spécialiste police-justice de BFM, indiquait à l'antenne qu'une otage se serait cachée à l'intérieur du magasin : "Il y a une personne, une femme, qui se serait cachée dès le début (...) qui s'est réfugiée dans une chambre froide et qui serait encore à l'intérieur de la chambre froide, à l'arrière de l'établissement", expliquait Rizet.
Dès le lendemain, une femme de l'un des otages mettait en cause BFMTV. Une plainte avait été déposée pour "mise en danger de la vie d'autrui". Dans un premier temps, la chaîne estimait avoir fait son travail en assurant que les otages étaient en sécurité : "à ce moment-là, le Raid était en position et que si le preneur d'otages voulait aller dans la chambre froide, c'est-à-dire s'il devait retraverser le magasin et descendre à l'étage inférieur, à ce moment-là, il serait forcément tué par le Raid parce qu'il passerait devant l'endroit ou se trouvait le Raid", avait déclaré le directeur de l'information de BFMTV, Hervé Béroud. Des propos démentis par la suite par le Raid. Ce n'est que plusieurs mois plus tard que Dominique Rizet, qui s'était dédouané dans un premier temps, avait reconnu son erreur dans un entretien au Monde : "Personne n'imagine à quel point je m'en veux. J'aurais dû fermer ma gueule". Trois autres médias,TF1, France 2 et RMC, font toujours l'objet d'une plainte pour "mise en danger de la vie d'autrui" : l'otage de l'imprimerie, Lilian Lepère, leur reproche d'avoir précisé sur leurs antennes qu'il était otage des Kouachi alors qu'ils ignoraient sa présence dans le bâtiment.
L'occasion de revoir notre émission avec le directeur général de BFMTV : "Démontez les rumeurs, BFM ! Démontez-les en continu !"