Bouches cousues à l'EI : Bellingcat à l'origine
La rédaction - - 0 commentaires"N’annoncez que nos victoires !"
Après une première phase de communication massive et particulièrement efficace (@si en parlait ici et là) sur les réseaux sociaux, l'Etat Islamique a opéré un virage depuis le début des frappes occidentales, rapporte Le Monde. En cause, les messages postés sur Facebook ou Twitter qui pourraient donner trop de renseignements aux forces de la coalition, en permettant par exemple de localiser des troupes ou des lieux clés. "Il y a une différence entre commenter une bataille des moudjahidins et renseigner l’ennemi sur leurs déplacements", estime ainsi un membre de l'Etat Islamique cité par le quotidien, et qui demande à ses troupes : "n’annoncez que nos victoires !".
"Une "fermeture éclair" sur un compte Twitter lié à l'EI." (Capture LeMonde.Fr)
Le comité général de l'Etat Islamique a même publié une liste de consignes très précises, interdisant par exemple de partager sur les réseaux sociaux toute donnée permettant d'identifier les combattants, "en particulier étrangers". Résultat, les cybercafés jusque là remplis de membres de l'EI qui postaient leurs photos et vidos sont désormais vides.
Ces mesures font écho aux premiers ratés de la communication de l'EI cet été : en août, le geek Eliot Higgins, qui anime un blog le site d'investigation participative Bellingcat, avait réussi à localiser un camp d'entraînement de l'organisation... en se basant sur une photo trouvée sur les réseaux sociaux et des outils grands publics comme Google Earth (@si vous le racontait ici).
Les internautes de Bellingcat font-ils de bons enquêteurs ? L'occasion de regarder notre -âpre- débat dans le 14h42, avec Olivier Berruyer et Jean-Marc Manach : Le chômeur d'investigation, son canapé et Google Earth