"Cochon" : DSK "dégoûté" par le Nouvel Obs
La rédaction - - 0 commentairesDominique Strauss-Kahn
a très mal pris les extraits du livre de Marcela Iacub racontant leur liaison. Daniel Schneidermann vous en parlait ce matin. De leur côté, Le Figaro.fr, et le Point.fr publient une copie de la lettre que DSK a envoyée à Jean Daniel (fondateur du Nouvel Obs), dans laquelle il se dit "saisi d'un double dégoût". Enfin, Slate révèle que Iacub a défendu DSK dans sa chronique de Libé, alors qu'elle entretenait une relation amoureuse avec lui.
DSK a écrit à Jean Daniel, un des fondateurs du Nouvel Obs. Dans cette lettre, publiée par lePoint.fr et Le Figaro.fr il se dit «saisi d’un double dégoût», «celui que provoque le comportement d’une femme qui séduit pour écrire un livre, se prévalant de sentiments amoureux pour les exploiter financièrement». Pour lui, le récit est inexact et représente «une atteinte méprisable à (sa) vie privée et la dignité humaine». DSK ajoute: "Peut-être le dégoût est-il plus grand encore à l'égard du Nouvel Observateur qui inquiet de perdre des lecteurs, et on comprend pourquoi, imagine son salut en s'avilissant dans une publication commerciale et crapoteuse qu'on croyait réservée à la presse de caniveau". Si DSK n'est pas content, il se pourrait bien que la direction de Libération non plus ne soit pas contente. En effet, ainsi que l'a relevé Slate.fr, Marcela Iacub, chroniqueuse à Libération a écrit sur DSK pendant leur liaison. Mieux, elle l'a même défendu alors que la société lui jetait l'opprobre et qu'il avait maille à partir avec la justice dans l'affaire du Carlton de Lille. |
Et le site de donner quelques exemples. Ainsi, alors qu'elle est avec Strauss-Kahn depuis début 2012, dans une chronique datant de juin 2012 qui porte sur "Les Strauss-Kahn", le livre de Raphaëlle Bacqué et Ariane Chemin, Iacub écrit: "Les deux journalistes du Monde ne nous donnent dans cet essai aucune information nouvelle ou importante sur l’histoire du couple légendaire. Des énoncés aux sources très diverses sont présentés tous azimuts comme s’ils avaient la même valeur de vérité: informations publiques, rumeurs, racontars, documents judiciaires, simples hypothèses". Et elle assène : "Il n’empêche qu’elles réussissent à dessiner un portrait aussi vraisemblable qu’exécrable de l’ex-directeur du Fonds monétaire international. Et peu importe que certains faits n’aient jamais eu lieu ou qu’ils soient exagérés. Car le récit vise moins à dire la vérité historique qu’à faire la synthèse de l’opinion que se font les médias d’un homme devenu une célébrité mythologique négative depuis un peu plus d’un an".
Même constat, toujours dans l'article de Slate, dans une chronique de Libération datant du mois d'octobre 2012. Iacub n'est alors plus avec l'ex-directeur général du FMI. Cela ne l'empêche pas de le défendre avec force et vigueur. Au sujet de l'affaire du Carlton de Lille, Iacub trouve que DSK a été traité comme Meursault, le personnage de l'Etranger d'Albert Camus. La chronique est intitulée sobrement "Abattu par les rabatteurs". Et le contenu est à l'avenant : "L’affaire du Carlton de Lille ressemble à maints égards au procès de Meursault, le héros de l’Etranger d’Albert Camus. Ce célèbre personnage avait été condamné à la guillotine parce qu’il n’avait pas pleuré lors de l’enterrement de sa mère. Comme si la fonction de la justice pénale était non pas de punir les comportements illégaux, mais d’autres offenses qui n’ont aucune traduction juridique".
Enfin, en décembre 2012, pour commenter l'accord au civil entre Nafissatou Diallo et DSK, Iacub, la chercheuse-essayiste, emploie les mêmes arguments que la "grande gueule" Sophie de Menthon dont @si vous parlait ici. La voici ainsi se demander si celles qui "dénoncent la prostitution devraient se demander si elles ne seraient pas prêtes à laisser leurs principes de côté si on les payait, comme à la spectaculaire Nafissatou Diallo, 6 millions de dollars pour une pipe. On peut imaginer que certaines des militantes les plus acharnées seraient prêtes à se trahir pour une telle somme –fût-ce pour financer les associations qui luttent contre la prostitution. Et si à cette prestation à 6 millions leur en était proposées d’autres au même tarif, ces militantes regarderaient la suggestion comme un miracle comparable au fait de gagner au loto".
L'occasion de lire la chronique de Daniel Schneidermann Les chiens, les grizzlys, les cochons