Sénat : 1,15 million de bonus pour ses "dignitaires" (Mediapart)
La rédaction - - 0 commentairesMediapart ne lâche pas l'affaire. Après avoir enquêté sur le train de vie des sénateurs, les factures douteuses de l'un des leurs, ou encore la rémunération des membres du cabinet du président du Sénat, le site
s'en prend aux rallonges salariales accordées par le Palais du Luxembourg à ses "dignitaires". Et ce, malgré les intimidations des questeurs, qui ont saisi la justice pour qu'elle enquête sur les sources des journalistes. Selon Mediapart, "au fil de l'année", 1,15 million d'euros a été déboursé en complément de revenus. |
"Le Sénat ment par omission sur le salaire de ses membres." Le constat de Mediapart est simple : le site internet du Palais du Luxembourg indique que ses 343 élus "ne toucheraient «que» 7 100 euros d'indemnité par mois (montant brut, ndlr)". Ce qui est "faux" : "Au moins pour certains. Chaque mois en effet, une quarantaine de sénateurs, pompeusement appelés «dignitaires», jouissent de confortables rallonges."
"Seul le supplément accordé au Président était connu (7 270 euros mensuels), rappelle le site. De même que le bonus offert aux trois questeurs (5 170 euros), depuis que Mediapart en a révélé le montant. En réalité, d'après des documents que Mediapart s'est procuré, le Sénat distribue au fil de l'année 1,15 million d'euros de compléments d'indemnité à une armée de «dignitaires» de tous bords, sans que le public en soit informé."
Parmi "les heureux bénéficiaires" cités par Mediapart, Christian Poncelet (UMP), qui perçoit une indemnité complémentaire de 4 320 euros mensuels en tant qu'ancien président du Sénat, et les huit vice-présidents, qui touchent une rallonge de 2080 euros. L'article signale que Gérard Larcher, actuel président du Sénat, avait choisi de rendre public le complément accordé à Poncelet le 21 juillet, dans France Soir, car Mediapart avait posé une question sur cette indemnité au service de presse du Sénat.
"En tout, 48 sièges, soit 14% de la chambre, sont dotés d'un complément d'indemnité – qui s'ajoute bien sûr aux enveloppes allouées à tous les parlementaires pour financer l'emploi de collaborateurs ou les dépenses liées à l'exercice du mandat. Les heureux bénéficiaires étant désignés par leurs pairs", détaille l'article, qui conclut: "Après la polémique sur la prime versée fin juin aux sénateurs (que le Palais a finalement dû se résoudre à annuler), ces nouvelles révélations risquent de faire tâche."
Le matinaute Schneidermann avait consacré un 9h15 aux étranges pratiques du questeur Pastor.