Pastor / primes : plainte des questeurs du Sénat

Dan Israel - - 0 commentaires

Quand des journalistes mettent à jour le train de vie des sénateurs et le comportement douteux de l'un des leurs, la justice enquête… sur les sources des journalistes.

L'AFP indique qu'une "enquête a été ouverte à Paris à la suite du dépôt de plainte pour vol et abus de confiance par le Sénat", après les révélations faites par l'AFP et Mediapart sur le train de vie des sénateurs.

La semaine dernière, on avait appris que les questeurs du Sénat, en charge des finances de l'institution, avaient porté plainte pour vol et abus de confiance, après deux séries de révélations.

D'une part, Mediapart avait enquêté, facsimilés à l'appui, sur l'explosion des rémunérations des membres du cabinet du président Larcher et sur les notes de frais douteuses du questeur socialiste, Jean-Marc Pastor, qui avait publié un faux communiqué de soutien de Larcher (il a depuis démissionné de son poste de questeur, mais reste sénateur, et va rembourser les notes de frais indues) ; l'AFP, d'autre part, avait révélé le versement d'une prime annuelle"exceptionnelle" de plus de 3500 euros aux sénateurs, et Mediapart avait indiqué que cette prime était versée presque tous les ans. La prime n'a finalement pas été versée.

"L'enquête qui a été confiée à la Brigade de Répression de la délinquance astucieuse (BRDA) devrait s'attacher à identifier les responsables des "fuites" au sein de la Haute Assemblée. La plainte déposée par les trois questeurs vise "tous auteurs, co-auteurs, ou complices des faits d'abus de confiance et de vol"", indique l'AFP.

Jeudi, Mediapart s'est justifié sur l'utilisation et la publication de documents confidentiels : "À chaque fois, si nous avons publié ces pièces, c'est que le service communication a refusé, malgré nos relances, de nous livrer le moindre chiffre sur ces dossiers. C'est que les documents budgétaires accessibles aux citoyens (issus des projets de loi de finances annuelles) pèchent par leur indigence, dès qu'il s'agit du Parlement. Pourquoi, d'ailleurs, le Sénat refuse-t-il de se soumettre au contrôle de la Cour des comptes? Quant aux audits internes commandés par Gérard Larcher lors de son arrivée à la présidence (fin 2008), seule une minorité de chiffres triés sur le volet a été transmise aux journalistes. À l'intérieur même de la maison, cette rétention organisée de l'information a fini par ulcérer. (…) Le Sénat veut faire peur, et vite. Car ces derniers jours, Mediapart a envoyé au service communication une série d'interrogations sur le système de retraite des sénateurs, qui font visiblement monter la pression..."

Les talents de faussaire de Jean-Marc Pastor avaient inspiré une chronique ironique au matinaute Schneidermann.

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