Retraites : "L'argument est toujours de dire qu'il n'y a pas d'alternative"
La rédaction - - Médias traditionnels - (In)visibilités - 75 commentairesTélécharger la video
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Le mois de janvier s'annonce bouillant pour le gouvernement. Présenté par Élisabeth Borne, le projet de réforme des retraites provoque un front uni des syndicats, une première depuis 12 ans. Principale mesure de la réforme : relever l'âge légal de départ à 64 ans contre 62 ans actuellement. Repoussée à cause des Gilets jaunes, puis du Covid-19, puis des fêtes de Noël, elle arrive cette fois, la réforme. Et avec elle son cortège de débats sur les plateaux, plus ou moins (mais surtout moins) informés. Au cœur des discussions notamment, le fameux rapport du Conseil d'orientation des retraites (COR), à qui l'on fait dire, de gauche à droite, soutien ou opposant au projet, à peu près tout ce qu'on veut. Mais qui l'a seulement lu, ou au moins sa synthèse ?
À en croire les chaînes d'information en continu, relever l'âge légal de départ en retraite serait la seule solution pour sauver le système français. Est-il impossible d'entendre un autre son de cloche ? Pourquoi les éditorialistes sont-ils en ordre de bataille pour faire avaler la pilule d'une réforme hautement impopulaire ? "L'éditocratie en ordre de bataille", a résumé Pauline Perrenot, journaliste de l'association Acrimed, première invitée de cette émission. À ses côtés, Anaïs Henneguelle, docteure en économie, maîtresse de conférence à l'Université Rennes 2 et membre des Économistes atterrés ; et Samuel Gontier, journaliste ès télévision chez Télérama.
Entre-soi sur les plateaux télé
Alors que les premiers touchés par la réforme sont les ouvriers, les précaires et les salariés, on ne les voit jamais sur les plateaux, note Samuel Gontier. Il pointe aussi un "entre-soi" sociologique des intervenants habituels des grands médias audiovisuels.
Une rhétorique bien rôdée
Anaïs Henneguelle décortique point par point les questions posées à Marine Tondelier par trois éditorialistes de France Télévisions. Et note que les artifices sont toujours les mêmes pour tenter de casser toute opposition à la sacro-sainte réforme.
Les journalistes jouent la démobilisation
Sur les plateaux, on croise les doigts pour une faible mobilisation contre les retraites. Et, comme le note Pauline Perrenot, on alerte dans le même temps sur la violence qui pourrait se déployer pendant les manifestations. Un diptyque inévitable.
Pour aller plus loin
- Les articles de Pauline Perrenot sur Acrimed à propos des discours médiatiques sur la réforme des retraites (ici, ici et là).
- Le "guide d'autodéfense" contre les idées reçues sur les retraites, signé Anaïs Henneguelle.
- Les articles de Samuel Gontier pour Télérama.
- Le rapport 2022 du COR.
- Notre interview de l'économiste Michaël Zemmour à propos de l'utilisation du rapport du COR par les soutiens et opposants au projet de réforme.
- Notre analyse des récits médiatiques des chaînes d'information en continu lors de la grève interprofessionnelle du 18 octobre 2022.