L'Hebdo #27. Nommer l'émeute

Alors que les manifestants du Capitole se transformaient en émeutiers puis en assaillants, ce 6 janvier 2021, la presse américaine a fait évoluer son vocabulaire tout au long de la journée pour qualifier la foule en colère, allant jusqu'à emprunter à Joe Biden le terme "sédition" ; lire à ce sujet l'enquête lexicale menée par Pauline Bock. Qualifier un mouvement populaire est un enjeu pour les médias : si celui du Capitole était animé par l'extrême droite américaine, néonazis inclus, celui des Gilets jaunes, autrement plus complexe, a mis en difficulté les journalistes, qui ont rapidement classé les manifestants entre "gentils calmes" et "méchants violents". Une catégorisation hâtive et fausse comme l'analysaient les invités de notre émission de décembre 2018, une sociologue, une historienne et un philosophe (en accès libre). Et puisqu'il est toujours bon de revenir en arrière, notre chroniqueuse Mathilde Larrère rappelait en juillet 2019 combien la façon méprisante de décrire le peuple en colère est une constante depuis... la révolte des Canuts. Bons visionnages, bonne lecture ! [13-01-32021]