TVA sur la presse en ligne, nouvelle donne
Daniel Schneidermann - - La vie du site - 75 commentaires Télécharger la videoTélécharger la version audio
Parlons un peu de nous, pour changer.
"L'Etat s'attaque à la presse en ligne"titre un éditorial d'Edwy Plenel dans Mediapart. De quoi s'agit-il ? De notre vieux contentieux fiscal sur la TVA. Le contentieux d'un certain nombre de médias en ligne (dont en première ligne @si) avec le fisc, nous vous en entretenons depuis des années. S'appuyant sur une interprétation de la loi qui date de la fin des années 90, avant même la création de médias en ligne, l'Etat considère que les "pure players" sont redevables sur leurs abonnements d'un taux de TVA à 19,6%. Ces mêmes pure players, réunis dans le SPIIL, revendiquent l'égalité avec les médias imprimés. Ils ont pour eux un certain nombre d'arguments. Qu'on le lise en ligne ou sur papier, un article est un article. Son caractère d'intérêt public est identique. Un certain nombre de ces "pure players" (dont bien sûr @si) ont adopté un modèle économique ne reposant que sur la contribution de leurs abonnés, sans accepter un centime de subvention publique, dont la presse traditionnelle est vorace. Il est donc particulièrement paradoxal qu'ils soient pénalisés.
Depuis trois ans, donc, nous sommes redressés. De recours en contestation, nous avons jusqu'à présent évité de payer, mais en donnant au fisc la garantie d'un nantissement du fonds de commerce. Soyons clairs : si nous devions verser au fisc le montant des redressements réclamés sur les trois derniers exercices, celà nous condamnerait soit à un relèvement substantiel du tarif des abonnements (solution à laquelle nous nous refusons), soit à la fermeture à brève échéance. Mais alors, quelle est notre stratégie, depuis trois ans ? Attendre que le législateur et le gouvernement tiennent enfin parole, et accordent à la presse en ligne le même taux de TVA qu'à la presse papier. Et ensuite, cette parole tenue, exiger la remise totale des sommes indûment réclamées.
Il est donc plus vraisemblable qu'il s'agisse d'autre chose. Mais quoi ? On ne sait pas. Pas encore. Pourquoi ce zèle soudain ? Pourquoi cette brutalité ? (Les contrôles de Mediapart et d'Indigo ont été signifiés par huissier. Pour notre part, nous n'avons jamais eu droit à ce zèle particulier). Mystères. Mais on saura, puisque tout finit par se savoir.