"Déséquilibrés" : quand la presse malmène la psychiatrie
Isabelle Bordes - - Déontologie - Source police - 17 commentairesLa maladie psychique met à mal la déontologie journalistique
Que le suspect d'un crime soit taxé de folie, et tout déraille : les titres se mettent à racoler plus que de mesure. L'attention portée aux personnes s'effondre. Comme le montrent ces tristes formules de "monstres" ou "forcenés" dont tout le monde se moque. Les malades psychiatriques sont-ils plus violents que la moyenne ? Non. Ils sont au contraire plus souvent victimes.
Combien de "monstres"
et autres "coups de folie"
ont conduit le lecteur à se plonger dans un fait divers paraissant plus atroce que la moyenne ? Mais combien de
"
déséquilibrés
"
"abattus par la police"
dans l'indifférence générale ? Dans le traitement des faits divers, la considération de la maladie mentale reflète celle de la société en général : c'est un sujet en marge. Elle est teintée de la même crainte, du même rejet, comme si elle ne pouvait pas toucher tout un chacun. Une peur et un dégoût - de bons moteurs pour l'audience - que des médias ne se gênent pas d'utiliser.
C'est un "forcené"
à Nancy, "abattu"
- comme un animal donc - par la police après qu'il avait "balancé"
(sic) tout son mobilier par l...