Castex et le vaccin, retour en juillet

Daniel Schneidermann - - Intox & infaux - Le matinaute - 123 commentaires

Grand soupir de soulagement dans notre forum. Enfin une émission non caricaturale ! vous exclamez-vous, sur le pass vaccinal, et sur le vaccin. Avons-nous "changé d'avis", après avoir, selon d'autres (ou les mêmes), minoré les dangers du pass sanitaire ? Je ne peux répondre ici que pour moi : je crois, aujourd'hui comme hier, que le vaccin est un moyen efficace d'entraver les contaminations et les formes graves du Covid. Et je crois que le pass sanitaire, ou le pass vaccinal, est un moyen d'inciter à la vaccination. Je dis bien un moyen (article indéfini), et pas le moyen.

Alors ? Alors concomitamment à ce qui précède, j'ai tout de même un fâcheux arrière-goût de mensonge, par exemple lorsqu'Anne-Claire Coudray, hier soir sur TF1, objecte à Marine Le Pen que le gouvernement, jamais, au grand jamais, n'a prétendu que le vaccin empêchait totalement les contaminations. Mais si ! C'est bien ce qu'assurait Jean Castex le 21 juillet dernier, sur la même chaîne (et croyez bien que je ne cite pas de gaité de cœur un tweet du RN). 

Mensonge ou erreur ? La question se subdivise en deux. À l'heure où il répond au 13 Heures de TF1, le 21 juillet 2021, Castex sait-il que ce qu'il dit est faux ? En tous cas, d'autres le savent. Ce même 21 juillet, BFMTV rectifiait, sous la plume de Margaux de Frouville et Clément Boutin. : "Dans une lettre adressée au Sénat et datée du 13 juillet, le Haut conseil de la santé publique (HCSP), s'appuyant sur la littérature disponible, indiquait qu'une «efficacité vaccinale élevée en vie réelle» avait été étudiée mais que «toutefois les personnes vaccinées peuvent présenter des infections à SARS-CoV-2 modérées ou asymptomatiques»".

Supposons que Jean Castex n'ait pas eu connaissance, le 21 juillet, de cette lettre du HCSP du 13 juillet. C'est un homme occupé. Devant une situation sanitaire évolutive de jour en jour, je suis tout prêt à lui accorder, sur le moment, le bénéfice du doute. Mais alors, pourquoi ne pas reconnaître ouvertement, franchement, six mois plus tard, ses erreurs, ses approximations, et ses mensonges ? Comme le gouvernement y gagnerait en crédibilité. A l'infini, c'est le coup de la dissimulation de la pénurie de masques qui recommence, ou comment un mensonge initial interdit de fonder une politique sanitaire sur la confiance. C'est cet arrière-goût, personnellement, qui m'incite à prêter l'oreille aux critiques argumentées de la politique sanitaire, et à ne pas les confondre avec la bande de Philippot, agresseurs de journalistes. 


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