Tuerie de Chevaline : Béroud et Rizet (BFMTV) condamnés
La rédaction - - 0 commentaires10 000 euros d’amende chacun : c’est ce que devront payer le directeur de la rédaction de BFMTV, Hervé Béroud, et son journaliste Dominique Rizet, condamnés le 29 mai par le tribunal correctionnel d’Annecy pour avoir diffusé des photos de la tuerie de Chevaline le 18 février 2014.
Comme le signale une dépêche AFP reprise par Le Monde, les trois clichés incriminés présentés à l'antenne par Rizet montraient la scène du crime et "le corps de Sylvain Mollier, probable victime collatérale lors de ce quadruple meurtre". Devant ces images peu soutenables, la famille de ce dernier, cycliste qui passait sur la route où ont été abattus trois membres d’une famille britannique, avait alors porté plainte. Selon la dépêche, "M.Béroud et M. Rizet ont été reconnus coupables de recel de violation du secret de l’instruction. Ils ont en revanche été relaxés des délits d’atteinte à l’intégrité d’un cadavre et de reproduction illicite d’une scène de crime".
Déjà, au lendemain de cette diffusion en exclusivité, le procureur de la République d'Annecy en charge du dossier avait fustigé les procédés de la chaîne d’information continue comme nous le racontions ici : "Je crois que le mot déontologie existe toujours dans le dictionnaire, avait-il déclaré. […] Ce sera, en temps utile, une enquête et l’étude de la possibilité de poursuites pénales" avant de dénoncer des "attitudes parfaitement scandaleuses".
Béroud et Rizet sont également sous coup d’une autre plainte, celle de six ex-otages de l'Hyper Cacher de Vincennes : en effet, le 9 janvier, jour de la prise d'otages, le journaliste de BFM avait révélé en direct qu'une personne était cachée dans le magasin – un épisode décortiqué ici-même. Mis en demeure par le CSA ainsi que vingt autres médias, BFMTV et le journaliste avaient réfuté toute mise en danger d’autrui en assurant avoir été en contact avec le Raid, qui a depuis démenti. Après coup, le directeur de l'information de la chaîne avait admis que c'était une "erreur" d'avoir donné l'information.