New York Times : une "représentante" de la pub dans la rédaction
Vincent Coquaz - - Publicité - 0 commentairesLe New York Times a fait tomber le mur de séparation entre la rédaction et la publicité.
Qualifié métaphoriquement de "séparation de l’église et de l’Etat" aux Etats-Unis, le principe veut normalement que la rédaction n’ait pas à répondre des engagements des équipes qui gèrent la pub, et que les deux services soient le plus indépendants possibles. Mais au New York Times les temps changent, note le site d’une école de journalisme de Floride, Poynter.org.
Une responsable éditoriale du quotidien, Trish Hall, a ainsi été nommée à un poste d’un genre nouveau, créé au sein même de la rédaction. Son rôle ? Identifier les "projets éditoriaux" (articles, rubriques, éditos etc.) en cours qui seraient le plus susceptibles d’être sponsorisés par un annonceur, pour développer ce qu’on appelle le "native advertising" (forme de pub déguisée, très bien décrite par l’humoriste John Oliver). Hall sera ainsi une "représentante" de la pub et du marketing au sein de la rédaction, puisqu’elle sera en lien direct avec la direction commerciale (mais dépendra hiérarchiquement des rédacteurs en chef).
Interrogée sur un blog du Times, elle assure qu’elle ne fera "rien pour mettre en danger la crédibilité du New York Times". Elle refuserait par exemple de demander à Apple ou Samsung de sponsoriser une rubrique sur les nouvelles technologies. Mais Hall cite d’autres thèmes pour lesquels les articles sponsorisés ne poseraient, selon elle, pas de problème : les produits de beauté, les "thématiques liées au lieu de travail" ou même la santé.
Ce rapprochement de la rédaction et des équipes “business” avait été largement encouragé par l’imposant rapport interne du quotidien, Innovation. Comme @si le rapportait, le New York Times y faisait son introspection sur 91 pages, notamment sur sa stratégie numérique.