Le Monde : Olivennes envoie des éléments de langage à l'Obs

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Face aux attaques contre le dossier Perdriel-Orange-Prisa de rachat du Monde, Denis Olivennes, directeur de L'Obs, fournit aux salariés de L'Obs des éléments de langage.

Hier, Denis Olivennes, directeur du Nouvel Observateur, et candidat avec son patron Claude Perdriel au rachat du Monde, a envoyé un e-mail à tous les salariés du magazine pour se défendre des multiples accusations et soupçons qui pèsent sur cette candidature.

Voici comment débute cette lettre :
"Chers tous,

Comme l’a dit Claude
(Perdriel, ndlr) hier lors de la conférence : « Moi qui n’aime pas la politique je suis servi ». En effet, dans cette recapitalisation du Monde, beaucoup de rumeurs, d’informations tronquées, voire d’intox ont circulé. Comme il arrive qu’elles mettent en cause l’image de marque de notre groupe, il m’a paru utile de rétablir certains faits."

Olivennes commence par balayer les arguments de ceux qui, comme le matinaute Daniel Schneidermann, voient la main de l'Elysée dans l'arrivée d'Orange dans cette offre : le patron d'Orange, "Stéphane Richard est à la fois proche de DSK, dont il a été le collaborateur, et de Nicolas Sarkozy. Mais l’entrée d’Orange dans le dossier s’est faite sans aucune interaction avec le Château. C’est Claude et moi qui avons eu l’idée d’aller voir Orange. Il était évident qu’il était dans l’intérêt stratégique de l’Obs de disposer d’un accès privilégié à des contenus. Il était aussi de notre intérêt de faire racheter les 34 % de Lagardère dans le Monde interactif par un acteur qui apporterait à l’activité numérique du Monde la puissance de son statut de deuxième fournisseur d’accès internet haut débit en Europe."

Il énumère les garanties d'indépendance que l'offre prévoit (que nous détaillions ici), puis révèle qu'"il a été convenu entre Orange et nous de favoriser ultérieurement le rachat par Le Monde de la participation d’Orange dans le Monde interactif afin que le groupe retrouve 100 % du capital de sa filiale."

Alain Minc, conseiller de Sarkozy, a-t-il joué un rôle auprès du troisième partenaire de Perdriel, Prisa, le groupe espagnol propriétaire de El Pais ? Olivennes le dément. "Lorsque Claude, Bénédicte (Perdriel, épouse de Claude Perdriel, NdLR) et moi avons été dîner avec Juan Luis Cebrián et son bras droit à Madrid il y a environ un mois, c’est à la suite d’un échange direct au téléphone entre Juan Luis et Claude. Lors de ce dîner,Claude a posé explicitement la question à Juan Luis (Cebrian, patron de Prisa, ndlr): « Est-ce Alain qui suit ce dossier pour toi ? ». La réponse de Juan Luis a été claire : « Non. Alain est mon ami et j’écoute ses avis mais pas sur Le Monde. Il a tourné la page et il sait bien qu’il est un chiffon rouge pour une partie de la rédaction ». Il y a eu plusieurs contacts au cours de ces semaines entre Claude et Juan Luis, ou moi-même et son bras droit Jésus Ceberio, mais Alain Minc n’y était pas." Voilà qui contredit un article de Rue89, dans lequel Minc se targuait de faire partie du jeu.

Olivennes balance aussi sur ses adversaires, le trio Niel-Pigasse-bergé, en rappelant que "chacun sait bien qu’Alain Minc est beaucoup plus ami avec Pierre Bergé, dans l’immeuble duquel il a ses bureaux, qu’avec n’importe lequel des autres acteurs de ce dossier. Comme il l’a déclaré lui-même, il connait tout le monde dans cette affaire où « on joue aux quatre coins»". Autre amabilité : "En matière d’indépendance, Pierre Bergé, qui fit Globe, un journal explicitement mitterrandiste (ce qui est sont droit), qui a présidé le Comité de soutien de Ségolène Royal, et Matthieu Pigasse qui a sa carte du PS (ce qui est son droit aussi) et est officiellement proche de DSK (ce qui est son droit encore), sont-ils les mieux placés pour nous faire la leçon ?" Il affirme aussi quedans l'offre concurrente, le "patron d’une banque" (Pigasse) et le "propriétaire d’un opérateur de télécom" (Niel) seront "actionnaires majoritaires (et pas minoritaires)" et auront "des droits de gouvernance pleins et entiers", contrairement à Orange dans l'offre menée par Perdriel.

En revanche, dans ce mail, Olivennes ne revient pas sur son interview controversée de Sarkozy, ni sur le "financier vautour" qui serait sur le point de prendre le contrôle de Prisa.

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