Olivennes réécrit l'histoire de son interview de Sarkozy
Gilles Klein - - 0 commentairesDenis Olivennes, patron du Nouvel Observateur (et destiné au poste de président du conseil de surveillance du Monde dans l'offre de reprise faite par le propriétaire du Nouvel Obs, Claude Perdriel) se défend d'avoir des affinités avec Nicolas Sarkozy, dans une interview publiée sur le site du Point. Il raconte aussi, à sa manière, son interview controversée de Sarkozy, en 2009.
"Pourquoi inspirez-vous tant de méfiance chez les journalistes du Monde ?" "Denis Olivennes : Ça me scotche ! Je suis de gauche, j'ai toujours été de gauche depuis que j'ai 12 ou 13 ans. Ce sont les valeurs reçues de mes parents et transmises à mes enfants. Je n'ai la carte d'aucun parti, parce que c'est incompatible avec ma liberté de pensée. Et plus encore maintenant avec mon travail dans la presse. Je déteste le sectarisme. Si l'actuel gouvernement fait des choses bien, je le dis. S'il me semble que le PS raconte des bêtises, je le dis aussi." "Cela dit, vous avez participé à l'élaboration de la loi Hadopi pour le gouvernement de François Fillon. Concevez que cela brouille votre image d'homme de gauche..." "Non. J'ai fait un rapport. Mais je ne l'ai pas fait pour Nicolas Sarkozy ! Je l'ai fait pour mon pays. Quand Simon Nora (je ne me compare pas) faisait un rapport pour Giscard, il n'était pas giscardien que je sache ! J'ai entendu tout le monde, y compris les socialistes et François Hollande lui-même. Cela a abouti à un accord unanime de toutes les organisations de créateurs et de tous les fournisseurs d'accès. Je l'ai fait avec le soutien des milieux culturels de gauche." |
Olivennes revient (partiellement) sur son interview de Sarkozy
Olivennes assure au Point qu'il n'a rencontré Sarkozy que "quatre ou cinq fois", dont la troisième pour une interview "que j'ai acceptée après en avoir discuté avec Jean Daniel et Claude Perdriel, et que j'ai réalisée avec Michel Labro, directeur de la rédaction du journal". Sur cette interview de Sarkozy, Olivennes ne donne pas de détails, et Emmanuel Berretta (Le Point) ne lui en demande pas davantage. Tous deux oublient de rappeler que l'interview a choqué la rédaction de L'Obs (qui n'avait pas été consultée ou associée à l'opération), comme @si le signalait : Olivennes avait été convoqué par Sarkozy pour l'interview un dimanche, et avait déféré à la convocation sans avertir la rédaction de son journal. La Société des Rédacteurs avait dénoncé Olivennes pour avoir manifesté ainsi "de la défiance, pour ne pas dire de la brutalité et du mépris". "La tentative de séduction du président en direction de la gauche démocratique nommée ouverture ne doit pas passer par le Nouvel Obersavteur sans contre-enquête, ni examen critique", ajoutait la rédaction.