Les repreneurs du Monde surenchérissent sur l'indépendance des journalistes

Dan Israel - - 15 commentaires

L'échéance était présentée comme inéluctable pour le pouvoir des journalistes du Monde. Début avril, le conseil de surveillance avait annoncé que les "actionnaires historiques" du quotidien deviendraient bientôt minoritaires face à l'arrivée nécessaire de nouveaux actionnaires, le groupe devant trouver au bas mot 50 millions d'euros d'ici la fin juin. Or le principal actionnaire historique du groupe est la Société des rédacteurs du Monde (SRM), regroupant tous les journalistes du quotidien, qui détient jusqu'à présent 22% du capital et une minorité de blocage, avec plus d'un tiers des droits de vote du conseil d'administration.

Fin annoncée de l'indépendance pour la rédaction, donc. Mais (divine surprise pour les journalistes) cette perspective s'éloigne, au moins sur le papier, avec les deux offres fermes de reprise du groupe qui ont été déposées : chaque acheteur potentiel a manifestement à cœur de s'attirer les grâces des journalistes, en leur garantissant toujours un certain contrôle sur leurs destinée.

Duel de trios. Lundi 21 juin, deux offres fermes de reprise du Monde ont été déposées. D'un côté, trois hommes : Pierre Bergé, ancien directeur d'Yves Saint-Laurent et mécène d'une bonne partie de la pre...

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