Gaspard Glanz (Taranis News) va demander la carte de presse

Manuel Vicuña - - Nouveaux medias - 0 commentaires


"Taranis News n’a pas dit son dernier mot", assure son fondateur.

Dans un billet publié cette semaine, le vidéaste et photographe Gaspard Glanz annonce que son agence spécialisée dans la couverture des mouvements sociaux va ralentir la cadence jusqu’à septembre. Le temps pour lui de repartir du bon pied après une année de démêlés avec la police et la justice. Tour à tour gardé à vue en marge du démantèlement de la jungle de Calais, placé sous contrôle judiciaire, fiché S, convoqué par la justice, Glanz raconte: "Sans avoir pu me déplacer pendant huit mois je n’ai pas pu travailler et je n’ai pas gagné d’argent". Pour autant, assure-t-il "l’aventure continue", simplement "Taranis News va changer de forme juridique et se transformer pour devenir moins vulnérable". En clair, pas question de fermer boutique, mais simplement de changer de statut au regard de l’administration, afin, entre autres, pour Glanz de pouvoir faire une demande de carte de presse. "Ça fait longtemps que j’aurais dû faire ces démarches" confie le journaliste à @si.

"La carte de presse, si on l’a, on n’est pas emmerdé". Gaspard Glanz en sait quelque chose, lui qui ne l'a pas. En novembre dernier sur notre plateau le fondateur de Taranis News revenait sur les difficultés auxquelles il était confronté en tant que vidéaste "sans carte" couvrant, en première ligne, les violences policières durant les manifestations anti-Loi Travail : "Je suis allé trois fois en garde à vue à cause de la carte de presse en un an. Parce que je ne l’ai pas", soupirait le vidéaste sur notre plateau.

"Mais cette fois, je vais demander la carte de presse en espérant que les forces de l’ordre arrêtent de me faire chier, on verra bien", lâche Glanz, contacté ce vendredi par téléphone. Il ajoute : "Pas question a priori que la commission de la carte me la refuse, étant donné que ça fait six ans que je tire 100% de mes revenus du journalisme en vendant mes images à la presse".

Les ennuis judiciaires ne sont pour autant pas entièrement dissipés pour Glanz. Soupçonné d'avoir volé un talkie-walkie à un CRS dans la "jungle" de Calais, il comparaissait le 17 juin au tribunal de Boulogne-sur-Mer, où deux mois de prison avec sursis ont été requis contre lui. Le délibéré doit être rendu le 21 juin. "En cas de condamnation, je ferai évidemment appel. Dans cette affaire, pour moi c’est la relaxe ou rien", martèle-t-il, en se disant prêt à saisir la justice à son tour pour demander "réparation". L’audience du 17 juin met fin, en tout cas, au contrôle judiciaire sous lequel il était placé depuis octobre 2016, ainsi qu’à son interdiction de séjour à Calais.

L'occasion de voir notre émission avec Gaspard Glanz : Calais : "Si je n'étais pas journaliste, j'aurais ramené des paquets de riz"

Et aussi cette autre émlission sur les violences policières : "On laisse pourrir pour inciter à la violence"

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