Comment traiter les attaques homophobes à répétition ?
Loris Guémart - - Médias traditionnels - 5 commentaires
Comme le constataient les invité·es de notre émission du 17 mai, l'homophobie et les agressions homophobes se portent bien. Dernier épisode en date, l'attaque – ou plutôt l'énième attaque –d'un centre LGBT à Tours, par "un jeune catholique intégriste" selon le Parisien, ou un jeune homme "né d'une famille catholique pratiquante, scout et musicien"pour la Nouvelle République (une divergence éditoriale remarquée).
Mais pour l'Association des journalistes LGBT (AJLGBT), le principal problème est ailleurs : les médias continuent de traiter les agressions homophobes comme des faits divers isolés, plutôt que de les inscrire dans un problème systémique, pointe son coprésident Yanis Chouiter auprès d'ASI. Lui regrette donc surtout l'absence de réflexion éditoriale plus globale, qui pourrait par exemple conduire les journalistes à se pencher de beaucoup plus près sur la sécurité des centres et lieux communautaires LGBT, ou à questionner la fréquence à laquelle on retrouve des militants de partis d'extrême droite comme Reconquête derrière ces attaques. Un parallèle pourrait d'ailleurs être fait avec les féminicides, autrefois strictement cantonnés à la rubrique des faits divers avant que les médias ne se décident à en faire une question de société.
Autre question, autre critique : pourquoi les médias rechignent-ils autant à nommer "attentat" ce jet d'objet explosif à visée politique ? Les journalistes suivent les qualifications judiciaires, rappelle un article fort complet de France 3 Centre Val-de-Loire... qui rappelle aussi que les médias (et les responsables politiques) ne sont pas toujours aussi prudents lorsqu'il s'agit d'assaillant·es racisé·es.
Cette vidéo est issue de notre dernière émission en direct sur Twitch, Proxy, un mardi sur deux à partir de 17 h 30 sur notre chaîne Twitch puis en rediffusion sur le site d'Arrêt sur images.