IA et course à l'actu, les médias sur le fil

La rédaction - - Nouveaux medias - Médias traditionnels - 10 commentaires

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Cette émission est diffusée en direct un mardi sur deux à partir de 17 h 30 sur notre chaîne Twitch.

- 2:38 Les médias débordés par les actus sur les IA

Peut-être avez vous vu passer cette information incroyable : une IA de l'Armée de l'air des États-Unis a tué ses opérateurs humains ! Après une première fournée de rectifications, il est apparu que cette IA les avait "tués" dans une simulation. Puis, dans un troisième temps sont tombés des démentis de la part de l'Armée de l'air, et du colonel qui avait évoqué cette simulation lors d'une conférence de la Royal aeronautical society britannique. Donnant lieu à une tripotée d'articles de fact-checking de la part des médias français… certains plutôt prudents comme 20 Minutes ou CheckNews, d'autres nettement plus affirmatifs – pourtant à partir des seuls démentis officiels. Une trajectoire informationnelle symbolique de l'agitation qui touche les journalistes depuis la fin 2022, et amplifie les erreurs déjà commises par les médias ces dernières années à propos des IA.

- 29:25 "Rue89 Strasbourg" et la préfète réconciliés ?

Le 30 mai, le site d'enquêtes locales Rue89 Strasbourg annonce que la préfète du Bas-Rhin est prête à "renouer le lien", vidéo à l'appui. Depuis plusieurs mois, le site était en effet confronté à un bannissement total de la part de la préfecture de Strasbourg… entre autres, à entendre la préfète, à cause d'articles portant sur le "camp de l'étoile", espace occupé pendant plusieurs mois au cœur de la ville, et objet d'un ping-pong entre la majorité municipale (écologiste) et la préfète. Le rédacteur en chef de Rue89 Strasbourg, Guillaume Krempp, nous raconte pourquoi c'est un problème.

- 1:08:15 Au groupe Infopro, les pigistes se rebiffent

Les pigistes de la Gazette des communes, titre professionnel du groupe Infopro destiné aux élu·es et aux fonctionnaires territoriaux, font grève régulièrement depuis deux ans pour obtenir (entre autres) des augmentations de salaire de la part de leur groupe – qui réalise plus de 30 % de marge et près de 550 millions d'euros de chiffre d'affaires. Ces dernières semaines, ces journalistes indépendant·es sont de nouveau entré·es en grève : aucun dossier, pourtant au cœur de chaque numéro, n'a été publié au sein des trois dernières éditions. Un mot devait être aussi publié pour expliquer la situation aux abonné·es, mais la direction ne l'a pas permis. Deux de ces pigistes, Hélène Huteau et Michèle Foin, racontent ce combat de l'intérieur, et expliquent pourquoi il dépasse les seul·es pigistes de ce titre emblématique de la presse professionnelle.

- 1:46:10 Comment France 2 a couvert le début de la crise au Sénégal

Au départ, il y a un tweet de notre animatrice Nassira El Moaddem, s'interrogeant sur la disparité de la couverture du journal de 20 h de France 2, vendredi 2 juin, entre la crise politique naissante au Sénégal (pas de reportage) et une chute de Joe Biden (reportage). De quoi donner l'idée de comparer la couverture des deux événements en y incluant le journal de 13 h, dans lequel ont été diffusés des reportages tant à propos de Biden que du Sénégal – et d'en profiter pour rappeler le regard particulier porté par la plupart des médias occidentaux sur les pays africains. 

- 2:06:38 Comment traiter des attaques homophobes ?

Comme le constataient les invité·es de notre émission du 17 mai, l'homophobie et les agressions homophobes se portent bien. Dernier épisode en date, l'attaque – ou plutôt l'énième attaque –d'un centre LGBT à Tours, par "un jeune catholique intégriste" selon le Parisien, ou un jeune homme "né d'une famille catholique pratiquante, scout et musicien"pour la Nouvelle République (une divergence éditoriale remarquée). 

Mais pour l'Association des journalistes LGBT (AJLGBT), le principal problème est ailleurs : les médias continuent de traiter les agressions homophobes comme des faits divers isolés, plutôt que de les inscrire dans un problème systémique, pointe son coprésident Yanis Chouiter auprès d'ASI. Lui regrette donc surtout l'absence de réflexion éditoriale plus globale, qui pourrait par exemple conduire les journalistes à se pencher de beaucoup plus près sur la sécurité des centres et lieux communautaires LGBT, ou à questionner la fréquence à laquelle on retrouve des militants de partis d'extrême droite comme Reconquête derrière ces attaques.

Un parallèle pourrait d'ailleurs être fait avec les féminicides, autrefois strictement cantonnés à la rubrique des faits divers avant que les médias ne se décident à en faire une question de société.

Autre question, autre critique : pourquoi les médias rechignent-ils autant à nommer "attentat" ce jet d'objet explosif à visée politique ? Les journalistes suivent les qualifications judiciaires, rappelle un article fort complet de France 3 Centre Val-de-Loire... qui rappelle aussi que les médias ne sont pas toujours aussi prudents lorsqu'il s'agit d'assaillant·es racisé·es.

- 2:30:45 "Révolution permanente" appelle aux dons suite à une plainte

Média autant que parti à part entière, le site Révolution Permanente, dont les bénévoles sillonnent la France pour couvrir les mouvements sociaux où qu'ils se produisent, a annoncé le 29 mai l'audience d'un procès en diffamation qui le touche. Son origine ? Un délégué syndical CFE-CGC (syndicat catégoriel de cadres), accusé d'avoir signé un plan social suivi d'une promotion, dans une tribune publiée sur le site de Révolution Permanente par des salarié·es de son entreprise aéronautique toulousaine, AAA. Tribune désormais inaccessible puisque retirée du site lors de la réception de la plainte, "une erreur", confesse Paul Morao pour Révolution Permanente à ASI. Le site compte désormais médiatiser autant que possible son procès, prévu le 20 juin à Toulouse, et ne taira pas de futures plaintes – pas plus que le média, totalement bénévole, ne supprimera de contenus face à de telles menaces.

- 3:17:00 Rendez-vous mardi 13 juin pour notre Foire aux questions


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