Charlie : 14 médias audiovisuels dénoncent les sanctions du CSA

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Après avoir été sévèrement rappelés à l'ordre pour leur traitement des attentats de janvier, la grande majorité des médias concernés ont répliqué en adressant une lettre au CSA intitulée "L'information menacée". Ils y contestent les décisions prises par le CSA qui porteraient en elles "le danger d'une alternative : se censurer ou se voir sanctionné".

Cette lettre signée par les directrices et directeurs des rédactions TF1, France 2, France 3, France 24, BFM-TV, i-Télé, LCI, Euronews, France Inter, France Info, RTL, Europe 1, RMC, RFI (seuls Canal + et France 5, cités par le CSA dans ses conclusions, ne l'ont pas signée) débute ainsi : "Les événements tragiques qui ont endeuillé la France en janvier 2015 ont frappé de stupeur les Français et le monde. Dans ces circonstances dramatiques, les médias audiovisuels français se sont efforcés d’informer au mieux leurs concitoyens, contribuant ainsi à leur mobilisation historique. Ces médias sont conscients de leurs responsabilités. Ils se sont interrogés sans relâche, pendant et après les événements".

Des interrogations qui n'ont visiblement pas suffi au CSA. La semaine dernière, le Conseil avait en effet relevé 36 manquements dans la couverture des attentats de janvier, dont 15 ont donné lieu à une mise en garde et 21, jugés plus graves, ont justifié des mises en demeure. Une décision "sans précédent" qu'ont visiblement du mal à digérer la plupart des médias incriminés (qui avaient déjà réagi à ces conclusions). Ils contestent dans cette lettre avoir potentiellement "attenté à l'ordre public" ou pris le risque "d'alimenter les tensions au sein de la population, comme l'estime le CSA.

"Comment continuer à informer? Dans quelle autre grande démocratie reproche-t-on aux médias audiovisuels de rendre compte des faits en temps réel ? Comment peut-on imaginer que le CSA veuille en 2015, renforcer encore le contrôle sur les médias audiovisuels français régulés quand l’information circule sans contrainte dans la presse écrite, sur les chaînes étrangères, tous les réseaux sociaux et les sites internet. N’est-ce pas nous placer dans une situation d’inégalité devant la loi?", s'interrogent ces quatorze médias, qui considèrent que "la décision du CSA porte en germe le danger d'une alternative : se censurer ou se voir sanctionnné. Cette décision doit donc interpeller les pouvoirs publics garants de la démocratie dont la liberté d'expression est le fondement".

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