Cambriolages : Copé demande "une enquête"
La rédaction - - 0 commentairesLe PS a demandé mercredi que le patron de la Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI), Bernard Squarcini, soit entendu, à la suite des révélations du Canard Enchaîné, selon lesquelles Nicolas Sarkozy superviserait "personnellement" l'espionnage de certains journalistes couvrant des affaires sensibles. De son côté, Jean-François Copé a demandé "une enquête" sur les cambriolages visant trois médias.
"Nous ne portons pas d'accusation. Mais les révélations du Canard enchaîné sont extrêmement graves. Nous demandons qu'une enquête soit menée et que le patron de la DCRI, Bernard Squarcini, soit entendu par la commission des lois de l'Assemblée nationale" , a estimé Marie-Pierre de la Gontrie, secrétaire nationale PS aux libertés publiques et à la justice, lors d'une conférence de presse mercredi matin, rapportée par l'AFP. "L'heure des explications est venue. Il ne faut pas laisser le soupçon s'installer davantage".
Aurélie Filippetti, également membre de la direction du PS, députée de Moselle, demande au chef de l'Etat de "s'en expliquer d'urgence", dans un communiqué diffusé mercredi. Les révélations sur l'espionnage de journalistes sont "très inquiétantes pour notre démocratie", estime-t-elle. "Le président de la République, qui semble-t-il se révèle le fils spirituel de Richard Nixon, doit parler et tourner le dos à ces pratiques honteuses".
Pour Cécile Duflot, secrétaire nationale des Verts, "une commission indépendante doit au plus vite enquêter sur ces informations, ainsi que sur les cambriolages commis au Monde, au Point et à Mediapart.""Cela n'a rien de farfelu, cela s'appelle la démocratie. (...) Ces révélations ne sont qu'un des multiples épisodes de la crise que nous vivons depuis cet été, remarque-t-elle. A chaque fois que la presse révèle des faits graves sur des membres du gouvernement, ceux-ci se retranchent dans le déni ou le mensonge."
Cambriolages : copé demande"une enquête"
Le président du groupe UMP à l'Assemblée, Jean-François Copé, a qualifié de son côté "d'allégations" l'article du Canard Enchaîné. Mais, interrogé sur le vol d'ordinateurs de journalistes ayant travaillé sur l'affaire Bettencourt, il n'a pas manqué de demander "qu'une enquête soit faite et qu'elle permette de voir qui sont les auteurs du vol". A notre connaissance, c'est la première fois qu'un responsable de la majorité fait une telle déclaration. Tout en ajoutant : "Je trouve que l'on va un peu vite en disant que c'est forcément l'Elysée". "L'Elysée et la majorité ont quand même bon dos. Ce serait bien que l'on essaie de démontrer les choses avant de les affirmer".
Un peu plus tôt, dans la matinée, Xavier Bertrand secrétaire général de l'UMP, a qualifié de "grand n'importe quoi" les accusations du Canard. "Ce n'est pas la première fois que Le Canard enchaîné est pris en flagrant délire, il reste dans la même veine", a-t-il ajouté. "Rappelez-vous, voilà quelques mois", l'hebdomadaire satirique "avait dit que dans le futur avion du président de la République, il y aurait même une baignoire, une baignoire sabot. C'était déjà du grand n'importe quoi", a-t-il fait valoir.
A propos des accusations jugées "farfelues" du Canard, lire la chronique du matinaute Daniel Schneidermann.