Bolloré : nouvelle offensive judiciaire contre France 2
La rédaction - - 0 commentairesVincent Bolloré contre France Télévisions, Acte III. Après avoir attaqué France 2 devant le tribunal de commerce, après avoir porté plainte contre France Télévisionsau Cameroun
au Cameroun, l'industriel lance une nouvelle offensive. Cette fois, Bolloré poursuit le groupe audiovisuel public en France pour diffamation, comme le révèle L'Obs ce jeudi. Dans son collimateur : encore et toujours la même enquête-reportage que Complément d'enquête (France 2) avait consacré aux activités africaines de l'industriel. Une nouvelle offensive de Bolloré qui intervient alors que se tenait ce même jeudi le procès en appel intenté par l'industriel contre le site Bastamag.Là aussi pour un article sur ses activités en Afrique.
Et de trois. Après avoir initié une procédure devant le tribunal de commerce réclamant 50 millions d'euros à France Télévisions, après avoir convoqué le groupe audiovisuel devant la justice pénale camerounaise (comme @si le révélait ici), Bolloré poursuit cette fois le groupe France Télévisions en diffamation en France. La plainte vise toujours le même portrait-enquête de 72 minutes réalisé par Tristan Waleckx (invité récemment sur notre plateau), diffusé une première fois le 7 avril 2016, puis rediffusé le 21 juillet sur France 2.
Ce reportage intitulé "Vincent Bolloré, un ami qui vous veut du bien ?" retraçait le parcours de l'industriel. Il évoquait notamment les activités en Afrique de la Socapalm, société qui produit de l'huile de palme au Cameroun, et dont Bolloré est actionnaire. Des employés sous-traitants, présentés pour certains comme mineurs et travaillant sans vêtements de protection, y témoignaient face caméra.
L'Obs, 1er décembre 2016
Cette nouvelle plainte déposée par Bolloré a été révélée ce jeudi 1er décembre par L'Obs. Le même jour se tenait le procès en appel de Bolloré contre Bastamag, et d'autres sites internet. Poursuivi en diffamation par le groupe Bolloré pour un article, publié en 2012, sur l'accaparement des terres par l'industriel en Afrique et en Asie, le site indépendant Bastamag (de même que Rue89 et plusieurs blogueurs ayant relayé l'article) avait été relaxé. Les juges estimaient alors que cette enquête présentait "incontestablement un caractère d'intérêt général", mais Bolloré avait fait appel et l'audience se déroulait ce 1er décembre : Reporterre était dans la salle. La journaliste Laure Hanggi décrit une ambiance "électrique". A la journaliste auteure de l'article intitulé "Bolloré, Crédit Agricole, Louis Dreyfus : ces groupes français champions de l'accaparement de terres", l'avocat de l'industriel lance : "La moindre des choses, c’est que l’on admette que vous avez mal fait votre travail".
Hanggi continue son récit. "Imperturbable, Me Baratelli [avocat de Bolloré] continue sa leçon et affirme, sans ciller, que le groupe Bolloré ne détient «aucun hectare d’exploitation en Asie ou en Afrique» (...) «Vincent Bolloré est quelqu’un de fantastique. C’est un mec bien, jamais il ne ferait ça», s’exclame-t-il sous le regard médusé des prévenus, qui rient. «Oui vous pouvez rire, vous qui êtes plein de vos certitudes de journalistes altermondialistes». Ambiance." Le délibéré a été mis au 9 février.