Blogueur égyptien emprisonné pour avoir critiqué l'armée
La rédaction - - 0 commentairesUn blogueur égyptien a été condamné à trois ans de prison pour avoir accusé l'armée de meurtre de militants sur internet. Une première depuis la chute d'Hosni Moubarak.
Les espoirs sont déçus chez les révolutionnaires égyptiens, deux mois après le départ d′Hosni Moubarak. Selon l′AFP, Maikel Nabil Sanad, 25 ans, a été condamné à trois ans de prison pour avoir critiqué sur son site le manque de transparence de l′armée, et l'avoir accusée de torture et de meurtre. Arrêté le 28 mars, il a été jugé par la Cour militaire dimanche 10 avril, en l′absence de son avocat. C′est le premier procès de ce type depuis que le Conseil Suprême des forces armées dirige l′Egypte. L'article de Maikel Nabil Sanad qui aurait causé de son arrestation Dans son article du 8 mars intitulé "L'armée et la population n'ont jamais été une même main", Maikel Nabil Sanad dépeignait une armée corrompue: "Dans le texte qui va suivre, je vais présenter toutes les preuves et tous les documents prouvant que l′armée n′a pas été du côté du peuple, pas même une seule fois durant cette révolution, que la conduite de l′armée a été trompeuse tout le temps et qu′elle protégeait ses propres intérêts." |
Dans ce très long texte, émaillé de faits et de dates, il accusait l'armée d'avoir tué et torturé des activistes, "même après la démission de Moubarak".
Internet (Facebook et Twitter en particulier) a été le vecteur principal de la révolution égyptienne, tout comme celles des autres pays du monde arabe. En Tunisie, Slim Amamou, blogueur, avait ainsi été emprisonné par les forces de Ben Ali, avant d′être nommé secrétaire d′état à la Jeunesse et aux sports une fois le dictateur déchu.
Selon le rapport de la liberté en ligne de Reporters sans Frontières daté du 12 mars dernier, l′Egypte est passée du statut d′"ennemi d′internet" à celui de "pays sous surveillance". La France fait également partie de cette catégorie.
Retrouvez l'émission d'@si consacrée à la révolution égyptienne et notre article sur Wael Ghoneim, cyber-dissident égyptien.
(par Tiphaine Crézé)