Airbnb et Uber ? "Des arnaques à la mode" (Guardian)
Vincent Coquaz - - Numérique & datas - 0 commentaires"L'économie du partage, symbolisée par des entreprises comme Airbnb et Uber, est la dernière folie à la mode [...] mais les commentateurs oublient la réalité : ces nouveaux modèles économiques sont largement basés sur le fait de contourner les réglementations et enfreindre la loi."
L'économiste Dean Baker, directeur du think tank progressiste Center for Economic and Policy Research (CEPR), en a marre de lire des papiers dithyrambiques sur ces différents outils qui permettent de mettre en relation des particuliers, en dehors des circuits économiques traditionnels.
Certes, ces services "facilitent l’exploitation de ressources sous-utilisées, comme les millions de chambres inoccupées dans des maisons et des appartements, qui grâce à Airbnb, permettent à des touristes de séjourner à des prix bien inférieurs à ceux des hôtels". Mais selon Baker, tout le monde se refuse à voir le côté moins reluisant de ces bonnes affaires. "Les villes et les États taxent et régulent les hôtels. Le tourisme représente donc une importante source de revenu fiscal. Sauf que la plupart des clients Airbnb ne payent pas ces taxes." explique l'économiste, qui pointe également les problèmes de sécurité, notant que les hôtels sont régulièrement inspectés contre les risques d'incendie par exemple. Idem pour Uber dont les véhicules ne respectent pas forcément les critères minimum de sécurité et d'assurance imposés aux taxis. "Les villes imposent des restrictions sur le nombre de véhicules pour garantir un niveau de vie aux chauffeurs. Si Uber inonde le marché de véhicules, ils vont menacer tous les chauffeurs qui pourraient ne même plus gagner le SMIC" regrette aussi Baker. "Éviter les taxes et les réglementations, ce n'est pas juste disruptif - c'est mauvais pour l'économie" (Capture theguardian.com) |
Amer, l'économiste conclut que "pour l'instant, ces sociétés n'ont pas constitué un apport net à l'économie et à la société, mais ont simplement aidé une bande d'arnaqueurs. Tous les autres y perdent, en supportant un fardeau fiscal plus important... ou en étant obligé d'habiter à côté d'un appartement qui devient un hôtel clandestin bruyant."
L'occasion de voir nos émissions 14h42 consacrées à ces questions : "Ciel, il y a des applis dans le taxi !" et "Nicolas Colin, un barbare numérique contre les empires"