Karachi : un témoin désigne Sarkozy (Libération)

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Nicolas Sarkozy, au cœur d'un possible financement illégal de la campagne présidentielle d'Edouard Balladur en 1995 ? Un nouvel élément publié dans Libération vient renforcer l'hypothèse.

Selon le quotidien, un témoin a affirmé le 9 novembre au juge d'instruction Renaud Van Ruymbeke qu'en 2006, Nicolas Sarkozy suivait de près l'évolution de deux sociétés offshore installées au Luxembourg, qui auraient pu servir à verser des rétrocommissions à des hommes politiques français, dont Edouard Balladur, sur la vente de sous-marins au Pakistan.

Le témoin est Gérard-Philippe Menayas, l'ancien directeur financier de la Direction des constructions navales (DCN), la société qui construisait les sous-marins. Van Ruymbeke a estimé, le 6 octobre, qu'il était compétent pour enquêter sur le lien éventuel entre ces possibles rétrocommissions et l'alimentation suspecte du compte de campagne de Balladur en 1995, dont Nicolas Sarkozy était le porte-parole. Rétrocommissions qui pourraient être liées à l'attentat de Karachi, où ont péri en 2002 14 personnes, dont 11 Français. En juin, Nicolas Sarkozy a qualifié cette hypothèse de "fable".

Selon Libé, Menayas "a raconté qu’entre octobre et novembre 2006, Sarkozy avait envoyé des messagers pour régler des questions touchant deux structures dédiées aux opérations financières occultes de la DCN, les sociétés Heine et Eurolux, notamment pour les maintenir en activité".

Surtout, le quotidien écrit que "des liasses fiscales dont nous avons obtenu copie montrent que Heine permettait de transférer d’importantes sommes d’argent provenant de la vente par la DCN de trois sous-marins au Pakistan, conclue le 21septembre 1994, et qui marque le point de départ de l’instruction de Van Ruymbeke".

Ces deux éléments confirment le rapport de la police luxembourgeoise révélé en juin : il indiquait qu'une société luxembourgeoise avait été montée avec l'aval de Sarkozy, à l'époque ministre du budget de Balladur, expressément pour gérer les commissions versées dans le cadre de contrats d'armement, dont les sous-marins construits par la DCN pour le Pakistan. Jusqu'en 2000, les commissions versées étaient légales. Mais le rapport soulignait aussi, sans preuve, que "des références font croire à une forme de rétrocommission pour payer des campagnes politiques en France". Et les rétrocommissions ont toujours été illégales.

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