Angot / "On se débrouille" : le gouvernement saisit le CSA
La rédaction - - 0 commentairesOuverture d'une enquête au CSA.
Après la séquence qui a opposé l'ancienne députée EELV Sandrine Rousseau à l'écrivaine et chroniqueuse Christine Angot dans l'émission On n'est pas couché samedi 30 septembre, la secrétaire d’État chargée de l'égalité entre les femmes et les hommes Marlène Schiappa a adressé ce lundi 2 octobre un signalement auprès du Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA). Dans la lettre, que s'est procurée France Inter, la secrétaire d’État dit trouver "éminemment regrettable qu'une victime ayant le courage de briser le silence autour des violences sexuelles soit ainsi publiquement humiliée et mise en accusation".
Lettre de Marlène Schiappa au CSA
Schiappa poursuit : "France Télévisions est extrêmement engagée dans la lutte contre la culture du viol via ses programmes de fiction et de débats sur le sujet. Mais plus globalement, l'accueil de la parole des victimes dans les émissions de divertissement n'est pas digne du combat qu'elles mènent pour que cessent ces violences sexistes et sexuelles." Appelant le CSA à "exercer une vigilance particulière sur le traitement de ces violences dans les programmes d'information et les émission de divertissement", elle annonce : "Je vous serai donc reconnaissante de m'indiquer si, au regard de la gravité des faits, le Conseil entend engager une procédure d'instruction relative à cette séquence". Une demande surtout symbolique : l'ouverture d'une telle procédure est en effet automatique dès lors qu'un spectateur signale une séquence au CSA. D'après L'Express, le CSA a déjà reçu "un millier de signalements" depuis samedi, et une instruction a été ouverte. Il devra désormais déterminer si la séquence constitue un manquement ou non aux obligations de la chaîne.
Pour rappel, Rousseau était venue évoquer son livre Parler, dans lequel elle raconte notamment l'agression sexuelle dont elle accuse l'ancien responsable EELV Denis Baupin (sur l'affaire Baupin, notre émission est ici). Sur le plateau d'ONPC, elle a été violemment prise à partie par Christine Angot, puis Yann Moix. Avant même la diffusion de l'émission, samedi soir, L'Expressrévélait qu'Angot, avait quitté le plateau pendant l'enregistrement "en hurlant et en pleurant", avant d'accepter d'y revenir.
Cette séquence a été coupée au montage, mais on peut voir dans l'émission Angot menacer de quitter le plateau lorsque Rousseau explique que des gens à EELV ont été "formés à recueillir la parole" des victimes d'agressions sexuelles. "On ne fait pas dans un parti politique la question des agressions sexuelles enfin! On le fait avec l'humain, des oreilles, parce qu'on a des yeux, parce qu'on écoute!", s'énerve Angot. Face à elle, Rousseau explique alors que personne ne l'a écoutée à la direction EELV, lorsqu'elle a parlé de sa propre agression : "Il n'y a personne". "Mais évidemment qu'il n'y a personne! Il n'y a personne. Ça n'existe pas! C'est comme ça! Il faut se mettre ça dans la tête!", rétorque Angot, furieuse. "Mais comment on fait alors?", s'interroge Rousseau. Réponse de l'écrivaine : "On se débrouille, c'est comme ça !".
L'occasion de (re)lire notre article : ONPC : France 2 coupe le départ d'Angot, mais garde les larmes de Rousseau