Reporterre : Kempf refuse la Légion d'honneur

Juliette Gramaglia - - Nouveaux medias - 0 commentaires

"D'abord, j'ai cru à une plaisanterie".

Cette "plaisanterie" dont parle Hervé Kempf, fondateur et rédacteur en chef du site Reporterre, c'est la Légion d'honneur qui lui a été proposée par la ministre de l'Environnement, Ségolène Royal. Une distinction que Kempf a décidé de refuser, pour des raisons qu'il détaille dans une lettre ouverte publiée sur Reporterre. "Elle [la Légion d'honneur] me paraît tout à fait incompatible avec l'exercice du métier de journaliste, dont un principe de base est, pour assurer sa liberté, de se tenir à distance des personnes de pouvoir et d'en refuser les avantages ou distinctions qu'elles voudraient lui prodiguer", écrit-il

Lettre ouverte d'Hervé Kempf à Ségolène Royal,
Reporterre, 14 novembre 2016

Kempf profite de sa lettre ouverte pour rappeler "l'état déplorable de la liberté de la presse" : concentration des médias dans les mains des milliardaires et des grandes entreprises, attaques contre la liberté de la presse avec la loi de 2015 sur le "secret des affaires" (l'amendement sur le "secret des affaires" avait finalement été retiré de la loi Macron), et le projet de loi "Égalité et citoyenneté", qui inquiète notamment les syndicats patronaux de presse, violences policières contre les journalistes (Kempf évoque notamment le cas de Gaspard Glanz, qui sur notre plateau racontait ses 33 heures de garde à vue). Et le journalisme environnemental, note Kempf, "est particulièrement visé dans le monde".

Le rédacteur en chef de Reporterre s'en prend également aux aides à la presse du gouvernement, demandant "que soient supprimées les subventions [aux] titres de milliardaires", comme Le Monde, Libération, Le Figaro, ou encore Le Parisien. Il invite surtout Royal à répondre à leurs nombreuses demandes d'interview depuis plus d'un an et demi. Interview qui n'a jamais eu lieu, comme @si vous le racontait en mars dernier.

Lire sur arretsurimages.net.