Buzzfeed refusera les pubs de Trump
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Non, Buzzfeed ne publiera pas de publicités pour la campagne républicaine de Donald Trump. C’est le PDG du groupe américain qui l’annonce ce lundi. Dans un mail adressé à ses salariés, le patron de Buzzfeed, Jonah Peretti fait savoir qu’en raison des positions de Trump sur la liberté de la presse, il suspend un accord publicitaire passé en avril avec le comité national des Républicains (RNC).
Le mail du PDG de Buzzfeed envoyé à ses salariés ce lundi
"La campagne de Trump est directement opposée à la liberté de nos employés aux Etats-Unis et partout dans le monde, et dans certains cas, comme avec sa proposition d’interdire les musulmans de voyager aux Etats-Unis, il serait impossible pour nos employés de faire leur travail", justifie Peretti dans ce mail. De fait tout au long de la campagne Trump a multiplié les insultes et les déclarations provocatrices à l'égard des journalistes et des médias, proposant au passage,comme nous vous le racontions ici, de "réouvrir" le dossier du délit de diffamation que l'on pensait clos aux États-Unis depuis 1964.
Aussi "dangereux" que le tabac
"Nous n’avons pas besoin et nous n’attendons pas d’être d’accord avec les positions ou les valeurs de nos annonceurs (…) Cependant dans certains cas nous devons faire des entorses à nos affaires : nous ne publions pas de publicité pour la cigarette parce que c’est dangereux pour la santé, c’est exactement pour la même raison que nous n’accepterons pas les publicités pour Trump", a expliqué le patron de Buzzfeed en affirmant que cette décision n’aurait en revanche aucune influence sur la couverture de la campagne.
Selon une source citée par le site américain Politico, le manque à gagner pour Buzzfeed serait d’1,3 million de dollars. Le site d'information Recode explique qu'en décembre dernier, le rédacteur en chef de Buzzfeed, Ben Smith, avait donné son feu vert à ses journalistes pour qualifier Trump de "raciste" et de "menteur" sur les réseaux sociaux estimant que ces qualificatifs s'appuyaient sur des faits.
Lire aussi la chronique de Daniel Schneidermann : Trump raciste : le dire ?