Slate : actionnaires riches, discrets... et proches de Bolloré ? (BFMTV)

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"Les assemblées d'actionnaires de Slate.fr doivent ressembler à un conseil d'administration du CAC40".

C’est ainsi que sont décrits les nombreux et riches actionnaires de Slate.fr par BFMTV, qui publie aujourd’hui sur son site une enquête sur le capital et les comptes du pure player français. Et la chaîne d’info en continu n’exagère qu’à peine puisqu’en plus de LVMH (Les Echos), on retrouve comme actionnaires du site "le cabinet d'expertise comptable de René Ricol, Alain Minc, Stéphane Boujnah (PDG d'Euronext), Fabrice Larue (président de Newen [le fournisseur de France TV récemment racheté par TF1, ndlr]), Dominique d'Hinnin et Pierre Leroy (directeurs généraux délégués de Lagardère), Jean-Cyril Spinetta (ancien PDG d'Air France KLM), Michel de Rosen (ex-directeur général d'Eutelsat), Jean-Pascal Beaufret (ancien dirigeant d'Alcatel puis de Natixis), ou Philippe Tillous-Borde (ancien directeur général de Sofiprotéol)". Une liste de "petits" actionnaires (entre 25 000 et 300 000 euros chacun) à laquelle il faut ajouter les "gros" : Benjamin de Rothschild (29%), la Financière Viveris (22%) et les fondateurs Jean-Marie Colombani, Eric Leser, Eric Le Boucher et Jacques Attali, qui détiennent à eux quatre 25% du capital.

Problème : on ne peut trouver cette liste nulle part sur Slate.fr, qui se disait pourtant en 2012 "totalement transparent sur la composition de [son] capital, le nom et la nature de [ses] actionnaires". BFMTV relève ainsi que "les comptes ne sont plus déposés au greffe depuis 2012" et que "la liste des actionnaires figurant sur le site date de 2009, et n'a jamais été remise à jour depuis". Plus ennuyeux : "lorsqu'un article du site évoque l'un d'entre eux, le texte ne précise nullement qu'il est au capital". Une opacité qui s’explique peut-être par les difficultés que connait le site, malgré des apports de capitaux considérables : "Au total, le site a ainsi englouti plus de 10 millions d'euros depuis sa création en 2008. [Pourtant], après avoir crû de manière continue, l'audience comme le chiffre d'affaires ont fini par reculer. L'équilibre, initialement promis pour 2012, ne cesse d'être repoussé. Selon Presse News, il serait désormais visé pour cette année."

Ricol, Colombani, Minc... et Bolloré

Une enquête de BFMTV à rapprocher… d'une autre de ses propres enquêtes, point de départ de celle d’aujourd’hui. Mardi 12 janvier, le site de la chaîne d’info révélait ainsi que Bolloré avait placé deux de ses proches dans le comité d’éthique de Canal+, exigé par le CSA. Deux proches qu’on retrouve aujourd’hui au capital de Slate.fr : René Ricol et le co-fondateur du site Jean-Marie Colombani. BFMTV (concurrente d’iTélé, qui fait partie du groupe Canal) rappelait alors que "Slate fournit depuis deux ans une page quotidienne à Direct matin [propriété de Bolloré], baptisée L'oeil de Slate" et que "le lundi, cette page est même constituée d'un éditorial de Jean-Marie Colombani". Et ce n’est pas un hasard : "lorsque Alain Minc et Jean-Marie Colombani dirigeaient Le Monde, ils avaient conclu un accord avec Bolloré pour prendre 30% du capital de son quotidien gratuit, et lui fournir une page de contenus quotidienne". Le même Alain Minc, un troisième "très proche" de Bolloré, qui se retrouve aujourd’hui lui aussi, actionnaire de Slate.fr.

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