Capital : M6 protège bien ses clients

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On l'avait compris, mais c'est désormais officiel. Invité du Supplément de Canal+ dimanche 31 mai, le patron de M6, Nicolas de Tavernost, a confirmé que les magazines de la chaîne, dont Capital, n'avaient pas une totale liberté éditoriale : "Je ne peux pas supporter qu’on dise du mal de nos clients". Un sujet sur le mobile était notamment passé à la trappe en 2012.



Au moins, les journalistes qui s'apprêtent à passer un entretien d'embauche pour travailler sur M6 sont prévenus : l'indépendance éditoriale est à géométrie variable. Sur le plateau du Supplément de Maïtena Biraben, Nicolas de Tavernost a été très direct : "Je ne peux pas supporter qu’on dise du mal de nos clients". Et le patron de M6 d'expliquer : "A un moment donné, l'émission Capital a fait une émission sur la téléphonie. Or, nous, nous sommes partie prenante puisque nous faisons M6 Mobile avec Orange…" Conclusion : soit M6 faisait un sujet favorable à Orange, donc forcément suspect, soit une émission à charge, et Tavernost n'en voulait pas pour ne pas "se fâcher" avec un client. Le sujet n'a donc jamais été diffusé :

Tavernost fait référence à une enquête sur Free Mobile de septembre 2012 qui n'a jamais été diffusée sur M6 (@si vous en parlait ici). A l'époque, on soupçonnait Xavier Niel, le patron de Free, d'être intervenu auprès de la direction de M6. Dans les couloirs de la chaîne, il se murmurait que l'enquête était à charge contre l'opérateur. Niel avait démenti toute intervention, et M6 avait invoqué un "problème éthique", voire "déontologique" étant donné qu'elle était partie prenante du secteur du mobile. Alors pourquoi avoir commandé ce sujet ? Sur Europe 1, le responsable du magazine Capital à M6, Vincent Régnier, reconnaissait avoir "fait une mauvaise interprétation de la position de l'entreprise". En clair, Tavernost ne voulait pas du sujet. Une position d'autant plus étonnante que quelques mois plus tôt, l'émission 100% Mag (M6) avait consacré un reportage aux forfaits de téléphonie mobile low cost.

M6 et ses annonceurs, c'est une longue histoire, entre censure et autopromo. En octobre 2009, la chaîne avait par exemple censuré un reportage de Zone interdite dénonçant le manque d'hygiène chez McDonald, un important annonceur. En revanche, quand il s'agit de promouvoir un partenaire, Capital se pose moins de questions. Plus récemment, le magazine a fait la promotion, dans un de ses reportages, du site de rencontres Attractive World... qui était précisément l'un des sponsors de l'émission.

L'occasion de consulter nos deux dossiers : "Annonceurs : le vrai pouvoir" et "Censure et effet Streisand"

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