La manif pro-palestinienne interdite très couverte sur Twitter
La rédaction - - Nouveaux medias - 0 commentairesCette fois, elle a été sur-couverte. Après les polémiques sur les exactitudes des compte-rendus de la manif pro-palestinienne du 12 juillet, celle de samedi 19 juillet, quoique interdite par la préfecture de police de Paris,
a été suivie par plusieurs journalistes qui l'ont relayée en temps réel sur Twitter.
Au coeur de la manif, et donc des affontements avec la police qui se sont déroulés en marge du cortège, se trouvaient par exemple le directeur de la rédaction de Rue89, Pascal Riché, un reporter de Libération, Willy Le Devin (qui a ensuite raconté son live-tweet et les réactions qu'il a suscitées), et un journaliste du JDD, Thomas Liabot. Selon Riché, les CRS auraient contenus les manifestants boulevard Barbès, au niveau du métro Chateau Rouge, notamment grâce à des gaz lacrymogènes : "Chaleur + foule coincée + colère + charges aux lacrymos = dangereuse configuration à Barbès".
"La manif (la vraie) se poursuit boulevard de Strasbourg. Dans le 1e, ce ne sont plus que des affrontements" expliquait ensuite Le Devin, qui a constaté "plusieurs drapeaux d'Israël brulés". Selon lui, la grande majorité des personnes présentes (2 000 selon lui), "calmes et responsables", ont été débordées par "50 casseurs" qui ont provoqué les CRS. Quelques heures après le début de la manif, Le Devin s'étonnait d'ailleurs que dans "une manif pour la Palestine, plus personne ne parle de la Palestine mais de Valls, du FN, de Sarkozy..." Surtout, il déplorait que "la police [ait été] incapable de contrôler la situation".
Vers 18h30, "les CRS ont dispersé les manifestants dans tout le 18e et le calme est revenu boulevard Barbes" racontait finalement Liabot tandis que la circulation reprenait. Quelques affrontements ont toutefois persisté dans la soirée.
Plusieurs journalistes, dans leurs tweets, relayaient les craintes des manifestants de voir les "incidents" (bris de matériel urbain, drapeaux brûlés) mis en avant par les medias. Craintes conformées. Si vous ne suiviez pas la manifestation sur Twitter, Le Figaro.fr (dont un des journalistes était sur place) offrait complaisamment... un panorama "des incidents". Europe 1, de son côté, se taillait un beau succès en estimant (ci-dessous à droite) que "plus d'une centaine de manifestants [avaient] afflué samedi à Barbès", au dessus d'une vidéo montrant que le chiffre se comptait plutôt en milliers.
L'occasion de lire notre observatoire sur la couverture médiatique de la précédente manifestation (et ses débordements) à Paris, et sur la façon dont les journalistes français présents à Gaza couvrent l’offensive terrestre menée par Israël.