Les news magazines en crise (Télérama)

Laure Daussy - - 0 commentaires

Baisse des ventes, Unes racoleuses, Télérama consacre une

enquête à la crise des hebdos. Et cette crise, c'est d'abord une crise des ventes. Laurent Joffrin, le directeur de la rédaction du Nouvel Obs, évoque dans l'article de Télérama "une baisse de l’ordre de 10 à 15% en moyenne sur les ventes en kiosque". Même les sujets politiques ne se vendent plus, souligne Télérama : 53 000 ventes en kiosques pour la Une sur Marine Le Pen il y a deux semaines dans le Nouvel Obs. "Il y a deux ans, n’importe quelle une politique aurait fait 80 000" souligne un journaliste de l'hebdo. Conséquence : le magazine, qui fêtera ses 50 ans en 2014, fait face au premier « plan social » de son histoire. Dix postes devraient être supprimés cette année et dix autres l’année prochaine, pour une économie chiffrée à un million d’euros par an selon Télérama.

L’Express connait aussi un plan social. Entre 90 et 100 personnes devraient quitter leur poste dans le groupe (chez Maison Française, Studio-Ciné Live (qui va évoluer selon le modèle de L’Expansion, intégré au service éco de L’Express) et L’Entreprise (dont la version papier disparaît). Et dans la rédaction elle-même, neuf personnes seraient sur le départ, dont Jean-Marie Pontaut, responsable du pôle investigation.

La crise des news magazines, c'est surtout une "profonde crise d’identité" souligne Télérama. "On enchaîne les unes crapoteuses sur cet islam qui nous menace / ces assistés qui nous plombent / cette femme qui a écrit qu'elle a couché avec DSK. La dernière tendance serait – paraît-il – aux conseils bien-être, à ce que Christophe Barbier (qui n'a répondu à nos questions) appelle « les sujets mémère », de l’homéopathie au bien-manger", écrit l'hebdo.

Quid du numérique dans tout ça ? A L’Obs, des journalistes se plaignent d’une politique éditoriale bas de gamme, en rupture avec celle du magazine, qui incite à la quantité de papiers plus que la qualité. "On détruit notre marque", se désole l’un d’eux, pourtant pas réfractaire au Web, rapporte Télérama. A l'Express, la rédaction web et papier a fait une grève des signatures pour protester contre une réorganisation de la rédaction, qui imposait 40% de bâtonnage de dépêches aux journalistes web. (On l'évoquait ici). Pire : chez Marianne, "le site est aujourd’hui un placard pour ceux tombés en disgrâce", explique Télérama.

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