Santé Bouteflika : journaliste bloqué en Algérie

Gilles Klein - - 0 commentaires

Hichem Aboud, le directeur de deux quotidiens algériens, Djaridati et Mon Journal, proteste contre l'interdiction qui lui est faite de quitter le pays pour se rendre dans la Tunisie voisine, sans aucune justification légale. Aboud, dont la parution des quotidiens a été récemment interdite car ils évoquaient la santé défaillante du président Bouteflika, a reçu le soutien du quotidien El Watan.

A la Une d'un de ses quotidiens, une photo de la conférence de presse organisée par Hichem Aboud, et le texte de la lettre ouverte d'Aboud au Premier ministre algérien, déplorant "des mesures illégales en contradiction avec les principes d'un Etat de droit".

Aboud dénonce aussi l'interruption de la publicité institutionnelle de l'Etat, malgré les contrats en cours : "l’Agence de la publicité a suspendu unilatéralement, en obtempérant à des ordres clairement définis, la publicité au profit de Mon Journal et de son pendant arabophone Djaridati, en foulant aux pieds les règles commerciales élémentaires, car il existe bel et bien un accord entre l’ANEP et le quotidien, lequel accord doit être respecté et toute nouvelle mesure, révision de la clause ou autre, soumise à un autre accord et signifiée par écrit."

En mai dernier, les deux quotidiens d'Aboud Mon Journal et Djaridati, ont été interdits de publication parce qu'ils consacraient deux pages à la santé du président Bouteklika, hospitalisé depuis plusieurs semaines en France.

L'éditorial d'El Watan, publié en dernière page, constate : "En 2013, en Algérie, on interdit toujours à des journalistes de quitter le territoire national. La Police des frontières (PAF), qui continue de contrôler les Algériens revenant au pays comme des étrangers, puisqu’il n’existe pas de couloirs réservés aux nationaux au niveau des aéroports, a empêché hier Hicham Aboud, directeur des quotidiens Djaridati et Mon Journal, de prendre le vol pour Tunis."

Pourquoi cette interdiction ? "La police aurait agi sur instruction du procureur de la République. Or, le journaliste n’a reçu aucune notification sur l’interdiction de quitter le pays, une mesure qui rappelle les pratiques des années de plomb. L’avocat du journaliste précise que Hicham Aboud n’est pas sous contrôle judiciaire. Aussi, est-il légitime de s’interroger sur les lois et les règles qu’appliquent la justice algérienne et la police des frontières ?"

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