Liens Draghi-Goldman Sachs : Trichet reste muet (Arte)

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"La banque qui dirige le monde." Hier soir, Arte diffusait une enquête de Jérôme Fritel et Marc Roche sur Goldman Sachs, la banque d'affaires américaine la plus au cœur du système économique et financier mondial. Roche, est un spécialiste de la question : correspondant du Monde à Londres, il a consacré un livre à la banque en 2010. Le documentaire est visible dans son intégralité pour quelques jours encore. "Après s'être enrichie pendant la crise des subprimes en pariant sur la faillite des ménages américains, elle a été l'un des instigateurs de la crise de l'euro en maquillant les comptes de la Grèce puis en misant contre la monnaie unique", résume la chaîne.

Preuve de l'influence de cet "empire de l'argent" ? Le dirigeant de la Banque centrale européenne, Mario Draghi, en a été le vice-président, en charge des filiales européennes, entre 2002 et 2005 (Mario Monti, le Premier ministre italien, et Lucas Papademos, l'ex-Premier ministre grec, sont aussi passés par la banque…). Et qu'y a t-il fait exactement ? C'est une question que nombre d'observateurs critiques se posent. Déjà l'an dernier, lors de son audition au Parlement européen, le sujet avait été abordé par Pascal Canfin, alors eurodéputé Vert, et aujourd'hui ministre délégué au Développement.

Draghi était notamment chargé des relations de Goldman Sachs avec les gouvernements européens. Au moment où la banque a aidé la Grèce à maquiller son taux d'endettement effectif. Draghi a toujours assuré avoir demandé à sa hiérarchie de ne pas être associé aux questions liées aux dettes souveraines des pays. Canfin s'en indignait sur son blog l'an dernier : "Il nous a donc demandé de croire à la fiction suivante: Goldman Sachs recrute Mario Draghi et précise officiellement lors de son embauche qu'il est en charge des dettes souveraines. Puis Mario Draghi se rend compte, par le plus grand des hasards, qu'il a été recruté à tort par Goldman Sachs pour effectuer cette mission et demande à ne pas la mener à bien. Goldman Sachs accepte sans broncher."

Le documentaire d'Arte essaye d'en savoir plus, mais aucun ministre européen passé par Goldman Sachs n'a voulu répondre. Seul Jean-Claude Trichet, le prédécesseur de Draghi à la BCE, a bien voulu recevoir les intervieweurs. Il répond d'abord de façon générale à une question sur la responsabilité du monde de la finance, qui va contre les "valeurs" du "peuple souverain", concède-t-il.

Mais lorsque le cas Draghi est abordé. Il arrête tout : "Stop, je réfléchis. Je ne m'attendais pas à cette question."

Très vite, il refuse de répondrepicto

Quel rôle a joué Draghi au sein de Goldman Sachs ? Question sans réponse, apparemment.

@rrêt sur images a néanmoins déjà abordé le sujet sur son plateau. Avec Pascal Canfin ici (acte 3), et avec le blogueur Paul Jorion là (actes 2 et 3).

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