Défiance Libé : Demorand reconnaît une "demande de dialogue"

Gilles Klein - - 0 commentaires

Pour Nicolas Demorand, patron de la rédaction de Libération, interrogé par l'Express, ce quotidien est "un colosse que l'on voit, au fil de la journée, se réveiller, s'étirer, se déployer, se mettre en marche et finir en trombe." L'hebdomadaire pose bien une question sur la défiance de la rédaction contre Demorand, mais n'évoque ni l'arrivée d'Anne Lauvergeon à la présidence du conseil de surveillance, ni le sondage qui donnait Hulot victorieux dans la primaire écologiste.

"- La rédaction (...) a voté une motion de défiance contre vous à 78 %. Comment analysez-vous cette réaction ?"

"- Comme une demande de dialogue supplémentaire à un moment crucial pour Libération. Si les ventes du journal, portées par l'extraordinaire actualité de ces derniers mois, sont bonnes, il nous faut aussi penser à l'avenir et engager de profondes réformes. Elles se résument à deux questions : comment, alors qu'Internet a détruit le modèle économique de la presse, continuer à produire de l'information de qualité ? Comment, alors que la civilisation de la lecture «à l'ancienne» recule irrémédiablement, retisser le lien avec les jeunes générations pour lesquelles la fréquentation assidue d'un journal, papier ou même Web, n'est plus une évidence ? Trouver des éléments de réponse à ces deux questions est le coeur de mon travail à Libération. Et la feuille de route que m'ont fixée les actionnaires."

"- Le risque de voir ce journal cohabiter, demain, avec un président ou une présidente de la République de gauche..."

"- Comment gère-t-on la proximité idéologique avec la famille politique qui se retrouve un jour au pouvoir ? Cette redoutable question est aujourd'hui celle du Figaro. A vous d'apprécier le résultat. Pour ma part, j'espère vivement qu'on aura, d'ici à un an, ce délicat problème déontologique à gérer !"

L'occasion de lire notre enquête sur la grogne anti-Demorand à Libé.

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