Le Monde : Bergé continuera à "payer sans avoir de pouvoirs"

Dan Israel - - 0 commentaires

Apaisement après la brusque montée en tension.

Hier, le site Electron Libre révélait que Pierre Bergé, membre du trio de nouveaux actionnaires du Monde, avait mis en cause la rédaction le 11 juin pour son traitement de François Mitterrand. Aujourd'hui, chaque partie calme le jeu.

Selon Lefigaro.fr et Lepoint.fr, Bergé lui-même a fait savoir dans un e-mail à la direction du journal que ses propos ne remettent "absolument pas" en cause sa place d'actionnaire du Monde. Le site du Figaro assure qu'il "regrette son mail" sans donner davantage d'éléments. Peut-être regrette-t-il surtout que le contenu de son message ait été révélé. Son coup de sang lui avait notamment fait déclarer : "Les journalistes du Monde ne sont pas libres mais prisonniers de leurs idéologies, de leurs règlements de compte, et de leur mauvaise foi. (…) Je regrette de m'être embarqué dans cette aventure. Payer sans avoir de pouvoirs est une drôle de formule à laquelle j'aurais dû réfléchir!".


"Nous n'avions pas jugé bon de communiquer ce message à l'ensemble de la rédaction lorsque nous l'avons reçu, explique à @si Gilles Van Kote, directeur de la Société des rédacteurs du Monde. Pierre Bergé a réagi avec la passion de quelqu'un qui lit notre journal depuis soixante ans. Mais puisque ses mots ont été rendus publics, nous avons répondu." Dans un communiqué, la SRM souligne "avoir confirmé à Pierre Bergé que ses pouvoirs ne s'étendent pas aux contenus éditoriaux du Monde" et lui a rappelé "l'attachement de la rédaction du Monde à son indépendance vis-à-vis de toute idéologie". Depuis, Van Kote indique s'être expliqué avec l'actionnaire récalcitrant, qui a vite retrouvé plus de sérénité.

Le président du directoire du Monde, Louis Dreyfus, a assuré au site du JDD qu'il s’agissait d’une "réaction émotive et affective". La réaction n'ayant pas été "préventive", il ne voyait pas le problème: "Je ne vois pas pourquoi, dans un cadre privé, les actionnaires devraient être les seuls à ne pas pouvoir réagir." Dreyfus assure qu’il n’y a "aucune animosité" entre Pierre Bergé et Erik Izraelewicz, le directeur de la rédaction.

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