"Macron, c'est le Michel Drucker de la politique"

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Inde, Etats-Unis, Turquie, Portugal : le nouveau président français vu de l'étranger


On ne voit que lui sur les écrans depuis dimanche dernier. Et c'est bien normal : le nouveau président de la République, Emmanuel Macron, a déjà envoyé une profusion de signes et de signaux, de la fête du Louvre aux différents documentaires autorisés diffusés par les chaînes de télévision française. Pour prendre un peu de distance, quatre regards de confrères étrangers en France : Scott Sayare, ancien correspondant du New York Times à Paris, désormais free-lance, Ana Navarro, correspondante de l'hebdomadaire portugais Visao, Vaiju Naravane, correspondante du quotidien indien The Hindustan Times, et Mine Kirikkanat, éditorialiste du quotidien turc Cumhuriyet.

Le making-of de l'émission, par Robin Andraca :

Difficile de ne pas parler de Macron cette semaine. Mais avec qui ? Le nom de Yann L’Hénoret s’impose rapidement. Le documentaire de TF1 sur Macron, diffusé le lendemain de l’élection du nouveau président, c’est lui. Le Macron sympa, cool, détendu, qui ne perd jamais son sang-froid, c’est lui. On se dit tout de suite que ce sera compliqué avec la chronique au lance-flammes de Daniel Schneidermann, “Macron, le sympa et l’immontrable”, mais on tente quand même le coup. Pas de surprise : après deux jours de course-poursuite par téléphone, la sentence tombe par mail. “L'équipe du film est au repos ces jours-ci après des journées et nuits bien chargées ! Du coup, ils font une pause”. (Une source bien informée nous a depuis confirmé que la chronique du matinaute n'avait pas plu au réalisateur).

Place donc au plan B : le plateau “correspondants étrangers”, pas vu depuis longtemps sur @si. Scott Sayare, ancien correspondant du New York Times à Paris, désormais free-lance, auteur d'une longue enquête sur Le Pen et les médias parue dans le Guardian, accepte immédiatement. Même chose pour Ana Navarro, correspondante de l’hebdomadaire portugais Visao, déjà reçue sur notre plateau. Les deux ont vu le documentaire de TF1. Ils parlent de "propagande".

Mercredi, Bertrand Delais, documentariste qui a aussi suivi Macron, et dont le résultat était diffusé ce jeudi dans Envoyé Spécial sur France 2, tacle le travail de son confrère. “Les caméras de TF1 étaient favorisées”, balance-t-il au Figaro. On décroche notre téléphone. A l’autre bout du fil, Delais ne dit pas autre chose. Pour lui, le documentaire de L’Hénoret, c’est de la com’. Rien d'autre. On lui demande s’il accepterait de venir nous raconter les coulisses des coulisses de l’accession au pouvoir sur notre plateau, il répond que oui. Plateau bouclé ? 30 minutes plus tard, Delais me laisse un message sur mon répondeur. Il ne le sent plus. Pas envie de critiquer son confrère, et de mettre en difficulté une partie de l’équipe de com’ de Macron, qui l’a défendu pendant son tournage, tandis qu’une autre voulait le virer, lui et ses caméras encombrantes. Il nous propose deux autres personnes, “qui pourraient me remplacer sans aucun doute”, avant de m'informer par texto au bout de la soirée qu’elles refusent aussi de participer à notre émission.

Jeudi soir, son documentaire est diffusé sur France 2. Un simple résumé de la campagne de Macron, entrecoupée d’interviews tapis-rouge du candidat. De la com’ à peine moins grossière que celle diffusée sur TF1, sans les images qui resteront. Dans L’Obs, on apprend ensuite qu’il espère suivre, avec sa caméra, le chef d’Etat pendant sa première année au pouvoir. Il eût été plus simple de le dire ainsi.

Qu’importe : Vaijua Naravane, correspondante du quotidien indien The Hindustan Times, et Mine Kirikkanat, éditorialiste dans le quotidien turc d’opposition Cumhuriyet (dont le rédacteur en chef du site a été placé en garde à vue ce matin), acceptent de venir discuter du cas Macron. L’occasion de prendre un peu de hauteur (au moins géographique). Par les temps qui courent, ça ne peut pas faire de mal.

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