Rony Brauman, face aux arguments d'Israël
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Et si on laissait parler Israël ? Et si on écoutait ses accusations. La gauche sympathisante de la cause palestinienne n'a-t-elle pas manqué d'empathie à l'égard d'Israël le 7 octobre 2023 ? Les Juifs n'étaient-ils pas alors fondés à se dire bien seuls ? Et à force de répéter qu'il ne faut pas confondre critique de Netanyahu et antisémitisme, cette gauche ne passe-t-elle pas à côté d'un antisémitisme véritable ? Et encore ceci : et si les Israéliens étaient sincères, et disaient vrai, quand ils présentent cette guerre comme existentielle pour leur pays ? Et si malgré sa supériorité militaire écrasante, malgré les 34 000 morts de Gaza, Israël était vraiment
, cette fois, menacé ?
Sur la guerre Israël-Palestine, mon obsession depuis plus de six mois, je souhaitais inviter Rony Brauman, ancien président de Médecins sans Frontières
France, grande voix humaniste, qu'on entend étonnamment peu sur le sujet sur les plateaux mainstream (il nous explique pourquoi, selon lui).
Problème : lui et moi, si j'en crois ce que je lis ou entends, sommes d'accord sur à peu près tout. Or une bonne émission Je Vous Ai Laissé Parler
suppose certes une complicité avec l'invité·e, mais aussi d'authentiques points de désaccord à creuser ensemble, de bonne foi, sans quoi on tombe vite dans un ronron unanimiste, qui ne convainc que les convaincus. Comment faire ?
Dans cette émission, je me livre donc à un exercice acrobatique : me faire l'avocat du diable, autrement dit du gouvernement israélien. Tenter de voir l'événement par les yeux de l'Israélien de base et du conditionnement qu'il subit (comme je le mentionnais dans cette chronique). Se glisser dans la peau de l'autre, pour déployer ses arguments. D'où les questions ci-dessus, dont j'ai tenté de mitrailler mon invité. Avec un succès relatif, conclut-il en fin d'émission. S'il était Netanyahu, il ne me choisirait pas comme avocat. On ne ne peut pas tout réussir...