Club indé #7 : "En France, on est assez tolérant vis-à-vis du mensonge"
La rédaction - - Nouveaux medias - Médias traditionnels - 16 commentaires Voir la vidéoTélécharger la video
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Il est question de transparence mais surtout d'opacité dans notre club de la presse indépendante aujourd'hui : opacité de la part des milliardaires propriétaires de médias (notamment Vincent Bolloré et Bernard Arnault) face à la commission d’enquête du Sénat sur la concentration dans les médias en France, mais aussi non-transparence de l’État lui-même, qui, contrairement à ce qui se fait dans les pays anglophones notamment, rend très difficile l’accès aux documents administratifs ; un groupe de journalistes a décidé de hausser le ton. Enfin, on parlera de bourrage des urnes à Toulon et de l’indifférence de la presse régionale à ce sujet.
Nos invités "indés" du jour : Isabelle Roberts et Raphaël Garrigos, les fondateurs du site d'information Les Jours
, qui ont fait de l'ascension de Vincent Bolloré dans les médias et de son influence idéologique une "obsession", c'est à dire une série, démarrée en janvier 2016 et qui continue (ils en sont à leur 176e épisode) ; Pierre Januel, journaliste indépendant, spécialisé en droit et en actualité parlementaire, qui travaille pour le site Dalloz Actualités
, la Lettre A
, Mediapart
, Médiacités,
et qui cherche depuis trois ans, au nom de la transparence, à connaître les noms des parlementaires, lobbyistes ou dignitaires étrangers qui participent aux chasses présidentielles de Chambord, financées par l'argent public, et haut lieu d'influence ; Simon Fontvieille, journaliste indépendant, qui travaille pour Mediapart
et le Diplo
, et qui a enquêté sur des faux électeurs à Toulon lors des élections législatives de 2017 (pour le Monde diplomatique
,
avec Jean-Baptiste Malet) et des régionales-départementales de 2021 (Mediapart
) ; la presse régionale a fait à peine écho à ses importantes révélations.
Quelques extraits de l'émission :
La première colère de Vincent Bolloré sur Canal+
Devant la commission d'enquête, Vincent Bolloré assure qu'il n'a pas contribué à la surmédiatisation d'Éric Zemmour, qu'il prétend connaître à peine. Mais Isabelle Roberts et Raphaël Garrigos, des Jours
, racontent que son "obsession pour Zemmour" est ancienne, et que sa première colère à Canal+ est survenue après que Zemmour a été mis à la porte suite à ses propos islamophobes dans un quotidien italien.
Les questions balbutiantes de David Assouline à Vincent Bolloré exaspèrent des journalistes qui auraient voulu être à sa place pour interroger Vincent Bolloré. Raphaël Garrigos aurait aimé lui demander si, vraiment, il n'avait pas contribué à l'éviction de l'humoriste Sébastien Thoën, alors que la décision "venait de l'actionnaire"
, comme cela avait été dit à l'époque.
Pour aller plus loin :
- Vincent Bolloré interrogé par la commission d'enquête du Sénat sur la concentration dans les médias ;
- Bernard Arnault interrogé par la commission d'enquête ;
- Isabelle Roberts, Edwy Plenel (Mediapart
), Éric Fottorino (Le 1
), Nicolas Beytout (L'Opinion
) interrogés par la commission d'enquête ;
- "
Transparence : l'administration hors-la-loi"
, une tribune signée par les journalistes Pierre Januel, Laura Motet, Alexandre Léchenet et Coline Emmel contre les réticences des administrations à donner accès à leurs documents pour les journalistes (et le livre de Pierre Januel, cosigné par Anne-Sophie Simpere : Comment l'État s'attaque à nos libertés publiques)
.
- Les enquêtes de Simon Fontvieille sur les faux électeurs toulonnais pour le Monde diplomatique
et Mediapart
.