2008 : notre toute première émission [Avent2020]

La rédaction - - 424 commentaires

Invités : Périco Légasse et Élisabeth Lévy, et il est question de fromages....


Notre tout dernier chocolat de l'Avent 2020 est la toute première émission d'Arrêt sur images en version web, mise en ligne le 4 janvier 2008. Vous goûterez le décor artisanal, la mine ravie de Daniel après des mois de travail pour mettre en place cette miraculeuse deuxième vie d'ASI (virée de la télé publique en 2007). Et c'est une émission... sur le camembert. Ou plus exactement, sur les remous causés par une enquête de France 3 sur les le groupe Lactalis, annonceur important de la télé publique. Sur le plateau, l'auteur de l'enquête, le journaliste gastronomique Périco Légasse, et... Élisabeth Lévy, qui était alors une chroniqueuse régulière de l'émission ! Bref, totalement collector. Bon visionnage et bonnes fêtes !

La télévision peut-elle accepter que soit critiqué, dans un documentaire, un annonceur important ? Cela vous a peut-être échappé, mais une guerre du camembert a fait rage dans les coulisses de France Télévisions, pendant les fêtes de fin d'année. Après une mémorable colère d'un responsable du groupe fromager Lactalis (Lepetit, Lanquetôt, Président, Société, etc), une émission de France 3, "On peut toujours s'entendre", a été déprogrammée puis reprogrammée par les grands chefs de France Télévisions, devant la crainte du ridicule. Nous vous en avions parlé ici-même.

Quelques jours plus tard, France 3 aggravait son cas en diffusant en prime time "Ces fromages qu'on assassine", enquête très critique sur les fromages industriels, qui a déclenché la colère du groupe agro-alimentaire Lactalis. C'est ce sujet que nous avons choisi pour notre premier débat. Au delà du fromage, il s'agit bien entendu d'un thème qui ira droit au coeur de bien des @sinautes : la liberté de la presse vis-à-vis des puissances économiques, souvent bien plus interventionnistes que le pouvoir politique. La diffusion, par France 3, de cette enquête, marque une réelle liberté du groupe public vis-à-vis d'un annonceur important. Mais la nervosité ayant entouré cette diffusion montre aussi la haute sensibilité du sujet. Pour votre confort, notre débat a été divisé en sept actes.

Ces fromages qu'on assassine. France 3 - 26 décembre 2007. Un film de Joël Santoni et Jean-Charles Deniau, avec Perico Légasse et Erik Svensson.

(Enquête de Dan Israel)

Acte I

Où se trouvent exposés les termes du débat. Et où se trouve dévoilé notre nouveau (et sublime) décor, composé de tous les mots de soutien de nos abonnés.

Acte 2

Comment donc ? L'industriel Lactalis ne savait pas que derrière l'équipe de tournage, se cachait le redoutable Périco Légasse ? Face à face, donc, Périco Légasse, auteur du documentaire (et par ailleurs critique gastronomique à l'hebdomadaire Marianne) et, dans le rôle de l'avocate du méchant industriel, notre chroniqueuse Elisabeth Lévy (par ailleurs collaboratrice occasionnelle de Marianne).

Acte 3

Périco Légasse a-t-il tourné un "western", avec des bons et des méchants, comme l'accuse Elisabeth Lévy ?Pourtant, Lactalis avait longuement fait visiter l'usine de camembert à l'équipe de Périco Légasse. Attention, mettez vos masques et coiffez vos charlottes, la visite de l'usine..

Acte 4

Le camembert au lait cru n'est pas dangereux :voilà une vérité comestible à la télévision. Mais "Ces fromages qu'on assassine" allait plus loin. L'enquête insinuait que le lait pasteurisé pouvait être... lui-même plus dangereux que le lait cru. Passage coupé juste avant la diffusion sur France 3, raconte Périco Légasse. Dans cet acte IV, vous apprendrez aussi comment la phrase fatidique "tu n'iras pas à Cambremer" a provoqué la rupture entre Légasse et Jean-Pierre Coffe.

Acte 5

Le redoutable Périco Légasse ne s'en est pas seulement pris à Lactalis. Il se permet aussi de cuisiner une publicitaire de Lactalis : comment "vendre" la sortie de l'AOC du camembert Lepetit ? Il la cuisine si bien que la jeune femme, poussée à bout, ordonne "coupez !" Mais France 3 a coupé ce "coupez" Si vous voulez entendre le "coupez" coupé par France 3...

Acte 6

Où Périco Légasse fait pleurer un producteur de fromage de chèvre. Où son producteur (de télé) lui reproche de ne pas l'avoir fait assez pleurer.

Acte 7

Ce n'est pas la première fois que les marques démontrent leur pouvoir de nuisance dans les médias en général, et à la télé en particulier. Nous avions consacré une ancienne émission d'Arrêt sur images à la pleutrerie des chaines françaises à propos des marques, en comparaison avec la hardiesse de la télévision suisse romande. On a aujourd'hui le droit de dire que certains fromages sont sans goût. Mais on n'a pas le droit de rappeler que certaines crèmes hydratantes peuvent abimer la peau. Si vous voulez (re) voir le morceau de bravoure de la Périco Légasse des crèmes hydratantes, dans la chronique qui devait entrainer la mort de sa rubrique...

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