[Avent 2021] Présidentielle 2017 : quand Filoche s'énervait devant la primaire de la gauche

La rédaction - - 384 commentaires

L'inspecteur du travail et militant commente le débat en direct


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Impôts, croissance, temps de travail, protection sociale, éducation, écologie : oh les beaux sujets ! Avec tout de même, mais à la fin, un peu de l'éternelle laïcité... C'était le programme du débat entre candidats à la primaire de la gauche le 12 janvier 2017, regardée en direct façon match de foot par Gérard Filoche, qui n'avait pas pu candidater, et Daniel Schneidermann. TF1 ayant protesté contre notre émission (nous retransmettions intégralement le débat), voici un montage de onze minutes !

Il n'a pas été autorisé à se présenter à la primaire du PS, et de ses alliés. Mais ici, on avait bien envie de l'entendre tout de même, notamment sur les sujets économiques et sociaux. Pour mémoire, Gérard Filoche était déjà venu ici débattre de la valeur travail (il venait de préfacer une réédition de l'ouvrage Le droit à la paresse, de Paul Lafargue). Il était aussi venu expliquer que la fin du salariat était une utopie. Dans la primaire actuelle, il est totalement opposé à la proposition, par Benoit Hamon, d'un revenu universel. Que faire pour l'entendre tout de même ? Rien de plus simple : nous avons décidé d'inviter Gérard Filoche à la primaire à gauche, qu'il commente à la manière d'un grand événement, cérémoniel ou sportif. En essayant tout de même de laisser (un peu) parler les candidats.

Mise à jour du 24 janvier 2017 : après la diffusion de cette émission, nous avons reçu, mercredi 18 janvier 2017, une lettre recommandée du groupe TF1, "surpris de constater" que notre site "n'avait pas hésité à diffuser en direct, sans une quelconque autorisation aucune, l'émission dans sa totalité". En conséquence, TF1 nous demande de retirer cette émission, sur notre site et l'ensemble de nos réseaux sociaux. Avec cette émission proposant un contrepoint radical à la tonalité du débat de TF1, nous pensons pour notre part avoir rempli notre mission d'information, et de déconstruction des narrations médiatiques. Nous regrettons profondément que TF1 ne l'estime pas ainsi. Dans un souci de conciliation, nous avons donc retiré l'intégrale de cette émission, postée sur nos comptes Facebook et Youtube. La version intégrale a aussi été supprimée de notre site, et remplacée par une sélection d'extraits (visible ci-dessous) faisant apparaître nos propres commentaires et ceux de notre invité Gérard Filoche, en éléments principaux du montage.



Le making of de l'émission, par Daniel Schneidermann :

Quand Gérard Filoche a été éliminé de la primaire PS, je me suis dit : Quel dommage ! Comme il aurait bien dynamité la sage brochette monocolore des candidats retenus. Qu'à celà ne tienne. Nous avions justement envie d'explorer d'autres formes, depuis que nous avions reçu sur le plateau l'animateur de la chaîne YouTube Accropolis, Jean Massiet (l'émission est ici), qui a eu le premier l'idée assez géniale de commenter les émissions politiques comme des jeux vidéo, des retransmissions sportives, ou des obsèques de chefs d'Etats.

Rien de plus simple, donc, que de proposer l'exercice à Filoche, qui a aussitôt accepté. Avec un premier obstacle, que nous avons entrevu très vite : Filoche est très prolixe. Et parfois tonitruant. Entre deux interventions, il fallait tout de même qu'il laisse un peu entendre les protagonistes du "vrai" débat. J'ai tenté autant que possible de le canaliser, pas toujours avec succès. A vous de dire si le cocktail est réussi. Au total, entre le Facebook live et la retransmission sur Youtube, l'émission a été vue, en direct, jeudi soir, par plus de 25 000 internautes.

Expérience concluante, donc. La piste est intéressante. Nous l'explorerons. Nous recommencerons, peut-être sur d'autres types d'émissions. En ajustant évidemment ce qui doit être ajusté. Par exemple la mise en scène : dans toute la première partie de la soirée, je ne regarde pas mon co-commentateur, ce qui donne l'impression fâcheuse (et fausse) que je ne l'écoute pas. Mais la raison est simple : je suis occupé, en même temps que je garde une oreille sur ses commentaires, et l'autre sur les interventions des débatteurs, de jeter un oeil sur les forums de notre site, qui nous suivent en direct, et un autre œil sur le fact-checking de notre propre équipe, et des autres. Ça fait beaucoup. À vous de dire.

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Ci-dessous, le résumé de l'émission, sans actes, retirés suite à la demande de TF1 :

Première partie de l'émission, les sujets économiques et sociaux : impôts, croissance, temps de travail, protection sociale, éducation, écologie. Tour à tour, les candidats (Valls, Hamon, Montebourg, Benhamias, Pinel, De Rugy et Peillon) égrènent leur programme et leurs propositions, sous les yeux de Gérard Filoche et Daniel Schneidermann, aux commentaires.

Pendant la pub, Gérard Filoche et Daniel Schneidermann vont faire un tour sur... le forum d'Arrêt sur images pour découvrir les réactions de nos abonnés au live qui était alors en cours. Ainsi, Jérémie estime par exemple qu'"on dirait des commentateurs du match France-Roumanie 1984". Le débat reprend ensuite. Deuxième thème abordé : la sécurité et le terrorisme. Filoche regrette le "ton dramatisant" des sept candidats, "excessif" selon lui. Le patron d'@si commence lui à trouver le temps long : "Moi, je commence à fatiguer. C'est long, non ?"

Troisième et dernière partie : la vision qu'ont les candidats de la société, et de la République. Sur la laïcité, Floche semble rejoindre Pinel, présidente du parti radical de gauche : "Quand on parle de laïcité, on parle d'abord de fraternité, de respect, d'écoute. On ne s'en sert pas pour accuser une religion, même minoritaire, qui connaît des problèmes". Le débat sur le 49-3 réveille l'ancien inspecteur du travail : "On a cassé le code du travail avec le 49-3, on a étouffé le Parlement avec le 49-3, on s'est opposé à 80% des syndicats avec le 49-3, on s'est opposé à 70% de l'opinion des gens qui étaient contre la loi El Khomri. Le 49-3 a écrasé tout ça !" 

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