Après Ulule, se raconter davantage
Daniel Schneidermann - - La vie du site - 131 commentaires Télécharger la videoTélécharger la version audio
On ne vous parle pas assez de nous. Ca fait longtemps qu'on se le dit, que je me le dis.
Notamment ici, dans cette rubrique "Nous", pourtant faite pour ça. Pourquoi cette soudaine prise de conscience ? Parce que le week-end dernier, nous avons reçu, comme promis, les plus gros donateurs de notre campagne de souscription d'abonnements de soutien, lancée sur Ulule. Tous ceux qui ont souscrit pour la somme faramineuse de 300 euros, ou davantage. Tous ne sont pas venus, mais ils se sont tout de même retrouvés à une grosse cinquantaine, parfois seuls, parfois accompagnés. Beaucoup sont venus de loin. Toute l'équipe les a donc reçus, dans nos locaux parisiens, autour des délicieuses denrées promises (muffins, cakes aux olives, etc).
Chaleureuses et réconfortantes rencontres. On voudrait les citer tous. Ceux qui sont venus spécialement de Lorraine, ou de Suisse. L'étudiant dont tous les amis se sont cotisés pour lui offrir cet abonnement de soutien, et donc cet apéro avec l'équipe. On voudrait citer tous les "tenez bon", tous les "ne changez rien", tous les "restez ce que vous êtes". Les compliments ont fusé. Je ne vous les répète pas, ça nous ferait rougir. Sachez seulement que nos nouveaux formats "courts", et le retour du Cl@sse télé, ont été plebiscités. On voudrait pouvoir dire comme ces amis, que nous n'avions jamais rencontrés, sont proches de nous, et comme nous sommes proches d'eux. Ils sont le coeur battant de notre petite communauté (d'ailleurs, pour que reste une trace, tous nos souscripteurs sont cités sur cette page de remerciements.
Etaient présents, donc, les plus motivés d'entre les motivés de nos abonnés. Ceux qui sont censés nous connaître le mieux. Et ce qui est revenu le plus souvent, au cours de cette soirée, ce sont des questions, aussi élémentaires que celles-ci, par exemple. "Alors ça y est, vous êtes tirés d'affaire ?" "Mais comment vous arrivez à regarder toutes les télés ?" (question dix fois posée à notre documentaliste, Adèle Bellot). "Mais comment vous choisissez vos sujets ?" "Et avec Mediapart, vous vous entendez comment ?"
Bref, nous voici bien regonflés. Mais nous avons aussi compris que nous ne nous racontons pas assez. Nous ne vous faisons pas assez vivre notre aventure qui, depuis huit ans, continue d'être une aventure.
Alors voici une des questions du moment. Différentes idées nous trottent dans la tête, ces temps-ci. Notamment, nous nous demandons comment nous pourrions vous éviter, lors de vos surfs sur des sites financés par la pub, d'être impactés par cette pub. Vous aider aussi à mieux repérer les pubs plus ou moins camouflées, que multiplient ces sites pour contourner les bloqueurs de pub.
Car nous l'avons plusieurs fois mentionné, de plus en plus bloquée par les bloqueurs, la pub ne cesse de déployer de nouvelles ruses. Pour contourner les bloqueurs, d'abord. Et en cas d'échec, en tout état de cause, pour passer inaperçue. Pour que vous avaliez des articles sponsorisés, surtout sans vous apercevoir qu'ils le sont (sponsorisés). Le sites de presse le mentionnent évidemment : ils y sont légalement obligés. Mais en tout petits caractères, discrètement, avec des mots parfois incompréhensibles aux non-initiés. Toute cette bataille constituera d'ailleurs le sujet de notre émission de cette semaine.
Pour aider les internautes à identifier les publi-rédactionnels, un développeur américain a conçu une extension dont nous vous parlions ici. Géniale trouvaille. Vous arrivez sur un publi-rédactionnel mal signalé, hop un bandeau vous prévient : "le contenu de cette page a été payé par..." A vous, ensuite, de lire ou non, mais en connaissance de cause. Pourquoi cette prometteuse innovation serait-elle réservée aux internautes américains ? Les Français en auraient tout autant besoin, qu'on leur précise qui a payé ce qu'ils lisent, mais aussi, pourquoi pas, qu'on leur rappelle à qui appartient le site de presse sur lequel ils surfent. Et si on s'y attelait, nous, éventuellement avec d'autres ? Voilà à quoi on réfléchit (dans l'ambiance concentrée que montre la photo ci-dessous). Je jette l'idée ici. Toutes suggestions bienvenues, ça va sans dire.