Nos comptes 2013, et l'affaire du Crédit Mutuel
Daniel Schneidermann - - La vie du site - 275 commentaires Télécharger la videoTélécharger la version audio
Voici nos comptes de l'année 2013. Ils sont très légèrement bénéficiaires (8672 €), c'est le signe de votre fidélité, et je tiens à vous en remercier.
Bénéficiaires, ils pourraient l'être davantage encore, si nous n'avions connu la mésaventure que je vais vous raconter. C'est une histoire significative des relations entre une petite entreprise et son banquier.
Au début de cette année, nous avons découvert un trou dans nos comptes. En bouclant les comptes de l'année 2013, notre expert-comptable s'est aperçu que plus de 70 000 euros manquaient à l'appel.
Ce n'est pas la première année qu'il constate un tel trou. Sur les exercices précédents déjà, des "trous" plus minimes avaient été constatés. A chaque fois, on avait considéré qu'ils entraient dans la marge d'imprécision qui affecte inévitablement les recettes d'une entreprise comme la nôtre, avec ses multiples formules d'abonnement et de paiement, qui finissent par construire une petite usine à gaz. N'empêche qu'au total, depuis 2009, entre les recettes des abonnements déclarés dans notre tableau de bord, et les montants qui parviennent effectivement sur notre compte, ce sont 170 000 euros qui manquent à l'appel. Tout le monde a donc tiré le signal d'alarme. On s'est mis en chasse de ces 170 000 euros. Et après plusieurs semaines de tâtonnements, on les a retrouvés. Plus précisément, on a trouvé le trou par lequel ils s'étaient enfuis. |
Un manque à gagner de 170 000 euros
Ce trou, ce sont nos paiements récurrents. Autrement dit, nos abonnements reconductibles, mensuels et annuels (à l'exception des abonnements par prélèvement par RIB sur le compte bancaire, qui, eux, fonctionnent très bien).
Ces montants, nos abonnés ne nous les versent pas directement. Ils les versent sur notre compte du Crédit Mutuel, par l'intermédiaire de son système de paiement, Cybermut. Enfin, ils devraient les verser.
Car voilà, il arrive que nos abonnés, pour une raison ou une autre -perte, vol, piratage-, aient dû changer de carte bancaire. Dans ce cas, le Crédit Mutuel est incapable de prélever le montant de l'abonnement sur le compte de l'abonné. En toute logique, il devrait donc nous en prévenir, de manière explicite. Et voilà : il ne l'a pas fait. Pendant cinq ans, nous n'en avons pas été alertés. Et comme on ne l'a pas sû, on a continué à servir leur abonnement à ces abonnés qui n'étaient donc pas prélevés. Nous avons chiffré le manque à gagner : près de 170 000 euros, depuis 2009. Sachant que notre chiffre d'affaires annuel se situe, chaque année, entre 800 000 et un million d'euros, chacun en appréciera l'ampleur ! |
Qu'allons-nous faire ? Evidemment, le Crédit Mutuel refusant de reconnaître ses torts, nous allons nous tourner vers la Justice. On vous en tiendra informés.
Parallèlement, nous allons faire autre chose. Dans les prochains jours, nous allons écrire, individuellement, à ceux de nos abonnés qui n'ont pas été prélevés. Et nous allons compter sur...leur civisme et leur engagement, en leur disant ceci : vous n'avez pas été prélevés. Evidemment, vous ne vous en êtes pas aperçus (qui va s'apercevoir qu'un, ou même plusieurs prélèvements de 3,50 € n'ont pas été effectués ?) Vous nous devez tant. Nous comptons sur vous, à retardement. Il n'y a ni carotte, ni bâton. Simplement c'est à nous, tous ensemble, de pallier ce bug de notre système de paiement.
Voilà pour aujourd'hui. Je reviendrai prochainement vous dire où nous en sommes de notre contentieux sur la TVA.
Le bilan et le compte de résultats de notre exercice 2013 sont ici