Squarcini : ce qu'on pourrait demander à Sarkozy
Daniel Schneidermann - - Le matinaute - 35 commentaires(Suggestion de questions libres de droit)
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Monsieur le président, le chef de votre police secrète
La rumeur publique faisant état d'une prochaine émission télévisée du chef de l'Etat sur TF1 et France 2 (produite, pour la première fois, par une société privée), @si, certain de l'indépendance des journalistes qui l'interrogeront, se permet de suggérer quelques questions inspirées par l'actualité.
,Bernard Squarcini, vient d'être mis en examen, par une juge indépendante, pour collecte illicite de données, violation du secret professionnel, et atteinte au secret des correspondances. Nous vous rappelons de quoi il s'agit: ce chef policier a demandé à l'opérateur Orange le relevé des communications (fadette) d'un journaliste du Monde, pour savoir quelle était sa source. Rappelons pourquoi (l'information va si vite): ce journaliste avait publié un procès-verbal, dans lequel l'homme de confiance de la milliardaire Liliane Bettencourt, Patrice de Maistre, mettait en cause votre ministre d'alors, Eric Woerth. Alors que Woerth démentait à toute force être intervenu auprès de De Maistre pour faire embaucher sa femme au service de la milliardaire, de Maistre avait avoué: « Je l'ai [M. Woerth] vu deux ou trois fois début 2007, parce qu'il m'a demandé de recevoir sa femme et ce pour essayer de la conseiller sur sa carrière alors, me disait-il, qu'elle n'était pas entièrement satisfaite. »
Cette fuite, parmi d'autres révélations, devait donc être fatale à votre ministre Woerth. Une de ses principales lignes de défense, consistant à prétendre qu'il ne s'était jamais occupé de l'embauche de sa femme par la première fortune française, s'effondrait brutalement, révélant la collusion entre votre gouvernement et les ultra-riches de ce p ays. Squarcini, comme le directeur de la police Péchenard, qui est par ailleurs votre ami d'enfance, avait d'abord démenti avoir demandé les fadettes de Davet. La juge a établi qu'il avait menti.
Monsieur le président, comment un chef de la police secrète mis en examen peut-il rester en poste ? Que savez-vous de cette affaire ? Plus d'un an plus tard, pouvez-vous nous révéler si vous avez demandé à Squarcini et Péchenard de vous "protéger", comme vous l'aviez fait quelques mois plus tôt, lors d'une affaire de rumeurs sur votre vie privée, ou bien ces deux chefs policiers qui vous doivent leur poste et leur carrière, ont-ils compris tout seuls où était leur devoir ? A propos, où en sont les enquêtes sur les cambriolages, à la même époque, de plusieurs journalistes traitant de cette affaire Bettencourt ? Nous vous remercions vivement de vos réponses.