Et pourquoi pas le don ?
Daniel Schneidermann - - Le matinaute - 144 commentaires Télécharger la videoTélécharger la version audio
Et pourquoi pas le don ? C'est l'idée, simplissime, ébouriffante, et totalement déraisonnable
, qui vient d'être lancée lors d'une réunion à Paris, pour résoudre enfin le problème de la rétribution des oeuvres sur Internet. Le Monde.fr a rendu compte de cette réunion, et il est à peu près le seul. Donc, l'internaute mélomane ou cinéphile donnerait à une société d'acceptation et de répartition des dons (SARD), en affectant (ou non) son don à un artiste particulier. La proposition rejoint celle d'un mécénat global, élaborée par un chercheur, Francis Muguet. L'humble matinaute que je suis ne prétend pas trancher ici la question de savoir si le système serait économiquement viable. On en débattra. Surtout, on le testera (peut-être). Mais l'idée attire l'oeil, justement parce qu'elle est déraisonnable. Le don a tous les défauts du monde. Il n'est pas prévisible. Il n'est pas calculable. Il n'est pas rationnel. Il est totalement arbitraire. Il est sujet à foucades. Il est vaguement catho. Eh oui. Mais quand on se heurte depuis des années à une situation bloquée (les-zinternautes-qui-ne-veulent-pas-payer-contre-les-zartistes-qu'il-faut-bien-payer-quand-même), quand aucune solution raisonnable n'existe, il serait déraisonnable de ne pas se tourner vers les solutions déraisonnables. |
D'ailleurs, pour être franc, nous ne sommes pas totalement objectifs, ici, à @si. Depuis le début, nous avons choisi un "modèle économique", comme on dit, totalement déraisonnable : un site payant, avec abonnement gratuit pour les fauchés, sur simple lettre d'explication, et abonnement à tarif réduit pour les étudiants, les précaires et les chômeurs, accordé sans aucun justificatif. Jusqu'à présent, nous ne nous en portons pas trop mal. Puisque Internet nous contraint, et nous contraindra de plus en plus, à réinventer, pourquoi ne pas tout réinventer, y compris les fondamentaux, et notamment celui d'un prix imposé des valeurs marchandes ?