Nos vies numériques - 3

Judith Bernard - - Sur le bout de la langue - 44 commentaires

On a des corps-machines

La vie numérique est peuplée de corps : images de corps, jouissant ou souffrant, éventuellement violentés (comme dans le cas des vidéos de décapitation dont facebook ne sait pas trop quoi faire), mais surtout impulsions corporelles, sans lesquelles nulle vie, fût-elle virtuelle, n'est possible. Toute navigation commence par un navigateur, corps plein d'organes et d'affects dont les influx nerveux vont orienter la quête. Voyage au coeur de la mécanique des fluides...

On est parfois très seul, seul avec son corps, et on n’a pas envie d’amis. Pas envie de socialiser, pas envie de partager, surtout pas communiquer. C’est les moments du corps machine, où la machine en face, l’ordi, répond exactement à la mécanique de nos pulsions.

Angoisse : la machine corps s’est détraquée. Le chirurgien vient d’appeler, celui qui a fait cette petite intervention bénigne, enlever tel grain de beauté qui ne plaisait pas beaucoup à la dermato, il a les résultats de la biopsie et il dit : «mélanome». Il dit juste «Il faut réopérer, enlever plus large, obtenir des marges sai...

Lire sur arretsurimages.net.

Cet article est réservé aux abonné.e.s