Pourquoi "La Presse libre" ? La preuve par Olivier Faure

Daniel Schneidermann - - Nouveaux medias - Alternatives - Financement des medias - Obsessions - 104 commentaires

Soulagement général : le mot magique de "suspension" de la réforme des retraites ayant été prononcé par Sébastien Lecornu, le PS ne votera pas de motion de censure contre le gouvernement. Fin d'un insoutenable suspense.  Toutes les "mains tendues" ont été saisies.  Les "bougés" de Lecornu ont fait bouger les lignes. Pas de dissolution dans l'immédiat : le danger RN s'éloigne. Les députés sont soulagés. Comme on les comprend ! Rien de plus désagréable que de devoir revenir vers l'électeur. Mais pas seulement eux. Une onde de soulagement parcourt la presse "raisonnable", des plateaux télé aux journaux des milliardaires. "Ce matin j'ai presque envie de vous dire que vous êtes le vice-Premier ministre. Le vrai chef du gouvernement, c'est vous", lance Apolline de Malherbe en accueillant Olivier Faure.

"Sur les bancs socialistes, le soulagement et le contentement se lisent sur les visages, écrit Le Monde. Olivier Faure, d’un discret hochement de tête, indique à ses troupes que le compte y est. Il savait que Sébastien Lecornu prononcerait la suspension de la réforme des retraites. Quelques minutes avant d’entrer dans l’Hémicycle, le premier ministre s’était fendu d’un SMS au numéro un du PS : « Je prends mon risque. » Signal que les socialistes allaient bel et bien remporter la manche. Encore fallait-il qu’ils l’entendent de la bouche du premier ministre".

En échange de cette "manche remportée", les socialistes ont donc accordé leur "bienveillance" au gouvernement. Quelle belle histoire ! Toute la presse a-t-elle ainsi propagé ce conte de Noël ? Non. Un village gaulois résiste encore à l'engourdissement général : la presse indépendante. En l'occurence, Politis, qui, sous la plume de Pierre Jequier Zalc, est allé fouiller les "petites lignes" de l'accord entre le PS et le gouvernement, pour en débusquer les "arnaques". Et ils sont nombreux, ces pièges, qui permettront au gouvernement de garder le dernier mot, en dépit de la mirobolante promesse de ne pas avoir recours au fameux article 49.3.

S'il fallait trouver une seule justification à notre plateforme La Presse libre, que nous lançons aujourd'hui le coeur battant d'émotion, avec sept autres médias indépendants, c'est cette note discordante du matin. Les socialistes ont-ils "trahi", comme les en accusent les Insoumis ? Au contraire, ont-ils rendu des années de vie à des millions de retraités ? Chacun apportera à cette question la réponse qu'il souhaite. Encore faut-il le faire en connaissance de cause, bien informés, bien éclairés. Faire entendre un autre point de vue, une autre voix, celle de l'indépendance, c'est le but de La Presse libre. 

Le village gaulois existe, vous le découvrez ce matin. Soyez indulgents : quelques fignolages restent à effectuer. Et il n’est encore peuplé que de pionniers : huit médias, ce n'est qu'un début. La suite, c'est vous qui l'écrirez. Ce n'est pas une simple formule.  Une seule manière de convaincre les sceptiques : prouver la nécessité par le succès. C'est non seulement en vous abonnant (si ce n'est pas encore fait), mais en vous faisant nos ambassadrices, et ambassadeurs, auprès de vos proches, que vous construirez le succès de l'information indépendante. 

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