Et revoici La presse libre !
Daniel Schneidermann - - Obsessions - 61 commentaires(Encore plus libre)
La revoilà donc, La presse libre
. Ou presque. Voici en tous cas, tout beau tout neuf, le pré-site sur lequel vous pourrez suivre l'aventure de sa gestation.
Aux plus anciens d'entre vous, l'initiative (et son nom) en rappellera une autre. En 2015 déjà, nous nous étions regroupés à plusieurs sites de presse indépendants, dans une plateforme d'abonnements communs à tarifs dégressifs, plateforme alors administrée sans moyens propres par des bonnes volontés du site NextInPact
(devenu Next
entretemps, et toujours dans l'aventure).
Mais voilà. Les bouts de ficelle, ça fonctionne un temps. Faute de maintenance, faute de prospection marketing dynamique, faute d'investissement en temps, aussi, des partenaires, tous écartelés entre mille urgences, La presse libre
première manière a lentement dépéri, avant de déposer la clé sous la porte en 2021. Mais le besoin subsistait. "Vous êtes indispensables, on vous aime tous, mais si on voulait tout suivre, il faudrait s'abonner ici et là, on s'y perd"
entendions-nous souvent, parmi tous ceux qui hésitaient à franchir le pas de l'abonnement. Une question de prix, bien entendu. Mais pas seulement. La dispersion est décourageante.
De fait, nous n'avons jamais cessé d'y penser. Plus précisément, me concernant, depuis près de deux ans : c'est la chute du Journal du Dimanche
entre les mains de Bolloré, au terme d'une belle et vaine lutte de sa rédaction, qui m'a personnellement convaincu d'agir, pour refuser ce qui semblait être l'inéluctable bollorisation de tout l'espace audiovisuel. Je l'avais alors exprimé dans un Matinaute-bouteille à la mer.
Au terme de péripéties que je vous raconterai, la revoici donc, ayant tiré les leçons des limites d'un certain amateurisme : la nouvelle Presse libre
sera dotée d'une équipe propre. Car elle ne sera pas seulement un kiosque sans âme. Elle visera, face au mur des médias des milliardaires, à faire entendre le contre-récit de la presse indépendante, celui qu'étouffent aujourd'hui les chaînes d'info, et qui ne trouve un véritable écho que sur les réseaux sociaux, hélas muskisés et zuckerbergisés, écho nécessairement hystérisé, paroxystique, et d'une autre manière, aussi démobilisant que le récit majoritaire. Chaque jour, La presse libre
fera librement ses propres choix, et attirera votre attention sur le meilleur de l'information indépendante.
Enfin une bonne nouvelle ! On en manque, ces temps-ci. Pour reprendre ces vers d'Aragon, parmi mes préférés :
Celui qui croyait au ciel celui qui n'y croyait pas
Quand les blés sont sous la grêle f
ou qui fait le délicat
Fou qui songe à ses querelles au coeur du commun combat
Vive l'union ! Assez du défaitisme, pour toutes celles et ceux qui croient encore à la nécessité du droit -national et international- pour vivre ensemble, aux valeurs de la solidarité et de l'inclusion, pour tous ceux qui se cramponnent encore à une certaine éthique de la recherche de la vérité. Assez de résignation. Assez de fatalisme.
Pour suivre l'aventure, inscrivez-vous, c'est ici.